Et l'on reparle de la prostitution sur l'axe Bourg-en-Bresse/Lyon. Un secteur où les camionettes sont installées en nombre. Plusieurs réseaux semblent diriger les lieux. Et ils règlent leurs comptes avec violence. Deux personnes ont ainsi été écrouées dernièrement.
Des camionnettes qui brûlent en bordure de la route départementale 1075, ce sont des faits récurrents. Cette fois, Justice et gendarmes pensent avoir élucidé un acte. Début février 2016, deux fourgons avaient été incendiés à Ambronay. Dans la foulée, des prostituées avaient dénoncé des violences dans une brigade locale.
Sur commission rogatoire d'une juge de Bourg-en-Bresse, la Section de Recherche de Lyon a dirigé une enquête qui a mené à l'interpellation de 6 personnes mi-novembre. Depuis, une proxénète d'origine africaine et son homme de main, un Albanais, ont été écroués, dans l'attente d'un jugement.
Ils intimidaient les prostituées, les violentant et mettant le feu à leurs fourgons. Une guerre ouverte de territoire.
Chantage à l'argent
Depuis, les prostituées guinéennes ont repris du "service" en toute tranquillité. Entre Pont-d'Ain et Ambérieu-en-Bugey, les camionnettes se suivent. A l'intérieur, de jeunes femmes... qui ne savent pas conduire. Elles avouent être là depuis quelques jours, après une arrivée en Europe par la porte espagnole. Elles ont un visa Schengen.On ne se fait guère d'illusion sur le chantage à l'argent qui les pousse à rester là, à l'orée d'un bois. Elles doivent rembourser leur voyage, mais l'ardoise n'en finit jamais. Elles passent un mois total entre ces tôles, avant d'être déplacées.
Les prostitués "locales" regardent ce manège avec pitié. "Je ne sais même pas si elles ont à manger. Des fois, on voit une voiture blanche les alimenter, mais c'est pas tous les jours", explique l'une d'elles.
Reportage Franck Grassaud et Thierry Swidersky
Pour avoir violenté et intimidé des prostituées concurrentes, une proxénète d'origine africaine et son homme de main, -un Albanais-, ont été écroués, dans l'attente d'un jugement.