La gendarmerie de Bourg-en-Bresse, dans l'Ain, vient de démanteler un réseau de fraude aux véhicules de luxe et lance un appel à témoin. Les véhicules saisis ont tous subis le meulage de leur numéro de production et la frappe d'un nouveau « matching number ». Explications.
Dans le monde des voitures anciennes, le « matching numbers » sert désormais de référence aux collectionneurs. Un véritable argument de vente qui permet aux acheteurs de vérifier l'authenticité d'un véhicule de luxe, et aux professionnels d'en augmenter la valeur marchande. Tentant, alors, pour les garagistes malveillants, de se lancer dans la fraude au « matching numbers ».
Dans l'Ain, la gendarmerie vient de saisir cinq véhicules ainsi falsifiés et lance un appel à témoin.
Qu'est-ce que le « matching numbers » ?
La correspondance des numéros (ou «matching numbers») permet à un acheteur de s'assurer qu’une voiture a toujours ses principaux composants d’origine, c'est-à-dire qu'elle est dans l'état où elle était à sa sortie de l'usine.
On parle donc d'une automobile « matching numbers » lorsque les numéros d’identification de ses pièces principales correspondent entre elles. Le numéro le plus important est celui qui est inscrit sur le châssis du véhicule (le VIN), car il servira de référence pour s’assurer que tous les autres numéros des pièces correspondent.
La concordance des numéros est devenue une réelle plus-value et une voiture « matching numbers » a aujourd’hui plus de valeur marchande qu’une automobile qui ne l’est pas. Lors de la restauration et de la vente d’un véhicule ancien, le garage peut délivrer une attestation de « matching numbers » pour en faire monter le prix.
Même si elle ne garantit pas l'état de fonctionnement de l'automobile, cette appellation est aujourd'hui une exigence essentielle pour les passionnés de véhicules anciens.
Appel à témoin
Dans le cadre d'une opération dans un garage de véhicules de luxe et de collection de l'Ain, les gendarmes de l'ERI de Bourg-en-Bresse ont constaté l'émergence d'une pratique illicite permettant de frauder le « matching number ».
Les militaires ont en effet découvert que certains véhicules avaient été « falsifiés ». Le numéro de série présent sur le châssis avait été meulé et un nouveau numéro de série avait été frappé pour rendre le véhicule « matching number » et donc augmenter sa valeur marchande.
Ils ont ainsi saisi cinq véhicules ayant subi ces opérations mais soupçonnent que ce mode opératoire ait pu être appliqué sur d'autres automobiles. Ils lancent donc un appel à témoins pour pouvoir identifier un maximum de victimes et déterminer ainsi l'ampleur de l'affaire.