Des parents d'élèves bloquent l'accès à l'école de leur village pour tenter d'obtenir l'ouverture d'une classe supplémentaire. Réponse de l'Inspection Académique de l'Ain : pas avant l'année prochaine !
A Virignin, village de l'Ain aux 1200 habitants avec un groupe scolaire de 5 classes, la rentrée de 132 élèves est reportée de jour en jour.
Devant l'école, les parents d'élèves se relaient pour un blocage. "Nous sommes devant l'entrée de l'école élémentaire de Virignin, qui a été fermée par une chaîne et un cadenas lundi matin. Personne n'a les clés et je ne sais pas où elles sont " explique une mère d'élève avec une pointe d'ironie.
Il manque 8 enfants pour ouvrir une classe
Pas de clef, pas de responsable du blocage... Le collectif de parents se sait surveillé, un fourgon de gendarmerie stationne à quelques mètres de là. Mais les parents n’en démordent pas, ils veulent une classe supplémentaire. Pour l'obtenir, il ne manque que quelques enfants.
"Concrètement, il en manque 8" précise Marina Conteddi, elle aussi mère d'un enfant scolarisé ici. "Ce n'est rien ! Avoir des classes de 31 élèves aujourd'hui, en CM-CM2, dont un jeune en fauteuil roulant, c'est mettre la sécurité de nos enfants en jeu. C'est impensable..."
Côté cour, le portail est aussi cadenassé. Stéphanie Bavuz, la maire du village, dit comprendre la colère. D’autant que tout est déjà prêt pour élargir l’accueil. "Nous avons toutes les infrastructures pour accueillir cette sixième classe. Nous sommes un territoire attractif du fait de la proximité de la Savoie" souligne-t-elle un peu désabusée.
Plus de marge de manoeuvre
Ce blocage et la colère des parents risquent de durer car les discussions ne donnent rien. L’Inspection Académique explique qu’elle n’a plus de marge de manœuvre. "Dans le département de l'Ain, nous n'avons plus d'ajustements ou d'instances au mois de septembre. Ce n'est pas forcément le cas dans d'autres départements" justifie Maryline Rémer, l'Inspectrice d'Académie de l'Ain. "Donc ça signifie que je n'ai plus personne avec qui acter que j'ajoute ou que je retranche des moyens pour les allouer ailleurs."
De leur côté, les élus du secteur se disent lassés de ces batailles annuelles liées à la carte scolaire. "On est sur des chiffres. As-tu assez d'enfants dans ton école ? Non pas assez. Donc je vais fermer. Tu en as trop ? Mais je ne peux pas ouvrir de classe..." déplore Claude Comet, maire du village de Parves et Nattages. "On ne peut pas avoir une telle politique. Nous avons des problèmes spécifiques aux territoires ruraux."
L’Education nationale affirme que le groupe scolaire de Virignin est désormais en observation, qu’il pourra peut-être bénéficier d’un réajustement mais pas avant l’année prochaine.
Ce vendredi 8 septembre, Gabriel Attal, ministre de l'Education Nationale, était l'invité d'Ici 12/13 Rhône Alpes. Interrogé sur la situation particulière du groupe scolaire de Virignin, il a expliqué cette absence d'ouverture de classe supplémentaire par "le nombre moyen d'élèves par classe sur l'établissement, qui est inférieur à celui de la moyenne de l'Académie de l'Ain". Le ministre a néanmoins précisé que la situation de l'établissement resterait surveillée de près par le Conseil Départemental de l'Education Nationale.
