VIDEO. Le "grand carénage" de la centrale nucléaire du Bugey vu de l’intérieur

La centrale nucléaire du Bugey, dans l'Ain, fait l’objet de travaux de sécurisation et de modernisation depuis plusieurs années. La première phase de ce "grand carénage" doit s'achever en ce début d’année. A cette occasion, plongée au cœur du réacteur numéro 5.

Elle trône fièrement au beau milieu de la plaine de l’Ain. La centrale nucléaire du Bugey est la doyenne des centrales en France. Ses réacteurs datent de la fin des années 70.

Prévue pour fonctionner pendant 40 ans, elle a largement dépassé la date butoir. EDF a donc lancé un programme industriel colossal, baptisé "grand carénage", afin de prolonger son activité de dix ans.

Après les réacteurs 2 et 4, c’est au tour du réacteur 5 de subir un check-up complet. Examen de l’édifice, vérification des soudures, contrôle de la cuve, du pressuriseur et du générateur de vapeur … Chaque centimètre carré de l’installation est inspecté puis testé minutieusement.

"Tous les 10 ans dans le cadre des visites décennales, on teste l’enceinte du bâtiment réacteur, assure Pierre Boyer, directeur de la centrale nucléaire du Bugey. C’est-à-dire qu’on la fait monter en pression avec de l’air à 5 bars, qui serait la pression atteinte s’il y avait un accident. On vérifie qu’elle remplit les critères de sûreté et que l’étanchéité est suffisante."

L’exemple de Fukushima

La catastrophe de Fukushima en 2011 a laissé des traces. Elle a servi de leçon aux exploitants de la filière nucléaire comme EDF. A la centrale du Bugey, le cœur du réacteur 5 a notamment été renforcé pour mieux résister à un éventuel séisme.

Un récupérateur de corium a également été installé. Il servirait en cas d’incident qui affecterait le cœur du réacteur et occasionnerait un percement de la cuve en le privant de refroidissement. Il éviterait ainsi une fuite de ce magma vers l’environnement extérieur.

Près des réacteurs, des bâtiments servant de groupes électrogènes, appelés "diesels d’ultime secours (DUS)", ont aussi été construits.

"Ce qui a manqué à Fukushima pour maîtriser la sûreté du réacteur, observe Pierre Boyer, c’était de l’eau pour refroidir le réacteur. De l’électricité pour faire tourner les pompes et alimenter les réacteurs en eau. Et, de l’air comprimé pour pouvoir manœuvrer les robinets afin d’acheminer l’eau où on voulait. Donc, on a construit ces DUS. Ce sont des alimentations électriques qui résistent à toutes les agressions climatiques sévères qu’on peut imaginer."

Arrêté depuis l’été dernier, le réacteur 5 devrait repartir début février. Le coût de ce grand examen, aménagements compris, s’élève déjà à plus de 2 milliards d’euros.

 

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