À Alleyras en Haute-Loire, deux éboulements coupent la route départementale 40 et la voie ferrée du train des Cévennes depuis mars. Enfin les travaux commencent.
Depuis le 7 octobre, des « cordistes » de la société GTS, une entreprise spécialisée dans les travaux d’accès difficile basée dans le Lot-et-Garonne, sont sur place. Leur premier travail est de sécuriser le chantier, effectuer de petites purges et protéger les capteurs qui mesurent les mouvements des rochers encore instables dans cette vallée qui domine les gorges de l’Allier. En cas de problème, une alarme sonore permettra aux quatre ouvriers d’évacuer les lieux.
La sécurité avant-tout
Ce n’est qu’après cette première phase de mise en sécurité, qu’ils pourront conforter un rocher de 350 mètres cubes qui domine dangereusement la petite route RD 40 coupée à toute circulation depuis les deux éboulements successifs des 23 mars et 28 avril derniers. Des ancrages profonds permettront de stabiliser cet ensemble granitique.
Ensuite seulement, les engins pourront déblayer les blocs qui coupent cette petite route touristique en été et utile l’hiver car exempte de congères. Cette départementale, certes peu fréquentée, mais vitale pour le secteur, devrait être rendue à la circulation pour la mi-novembre, si tout se passe bien.
Il s’agira après de déblayer les rochers tombés entre la route et la voie SNCF en contrebas, car la circulation ferroviaire est également interrompue sur cette ligne où circule le Cévenol qui relie Paris à Nîmes. En dernier lieu, la SNCF se chargera des travaux sur ces voies endommagées par des blocs.
La circulation des trains pourrait reprendre avant la fin de l’année, d’après le Département de Haute-Loire qui a pris la tête d’un groupement de commande pour lancer et coordonner les travaux.
Tergiversations
Ce groupement réunit les trois acteurs concernés par le problème : le propriétaire du terrain d’où sont tombés les rochers (la fondation pour la nature WWF), le Département de Haute-Loire (responsable de la voirie départementale) et la SNCF.
Dans un premier temps, jusqu’à l’été, ces acteurs se sont renvoyé la balle quant à la responsabilité de l’éboulement…In fine, le tribunal administratif a été saisi (il déterminera qui paiera la note), mais un accord a été trouvé pour lancer et financer provisoirement les travaux sous la pression des riverains.
Riverains en colère
Depuis 6 mois bientôt, Patrice Vincent, escalade chaque semaine les rochers pour récupérer son courrier qu’un voisin veut bien lui apporter… C’est ça ou un aller-retour de 56 kilomètres pour lui qui habite derrière les blocs. Alors évidemment, il trouve le temps long et la mise en place du chantier trop lente.
« Ca fait 6 mois que ça dure et il n’y a toujours pas de pelle mécanique alors que ce n’est pas très compliqué de pousser ces rochers ! »
Cet été, les habitants de Pont d’Alleyras ont manifesté devant la gare désertée du village où s’arrête d’habitude à la belle saison le train touristique des gorges de l’Allier et où circulent plusieurs fois par jour les Cévenols, ces trains « d’équilibre du territoire »...
Ils ont dénoncé les conséquences de cette coupure de la route et du rail et demandé aux autorités de prendre les choses en main plus vite. Aujourd’hui, ces riverains ont installé une banderole sur la petite route coupée pour résumer leur point de vue :« Stop les blablas, rouvrez les voies ! ». Ils espèrent que la mauvaise saison ne viendra pas retarder le chantier de remise en état des lieux.