L'affaire remonte au 27 mai 2017. Un éleveur de purs-sangs a retrouvé l'une de ses juments morte dans un pré, après qu'un feu d'artifice a été tiré depuis la salle polyvalente de Saint-Didier-la-Forêt dans l'Allier. Il a porté plainte contre la commune.

Maurice Leguillon a du mal à s'en remettre. L'éleveur de purs-sangs, installé à Saint-Didier-la-Forêt dans l'Allier, explique avoir été profondément affecté par le décès de sa jument, Silver Diane. Une poulinière de premier ordre qui avait remporté 9 courses par le passé - l'équivalent de 300.000 euros en prix cumulés - et qu'il venait de faire saillir pour qu'elle donne naissance à un septième poulain.

Le samedi 27 mai, la jument, qui était au pré, "est morte sur le coup", dit-il. "Sous l'effet de la peur, elle s'est fracturée les cervicales", détaille l'éleveur qui pointe un feu d'artifice tiré dans la soirée depuis la salle polyvalente de la commune, située en face de chez lui.

Une peur panique du bruit ?


 "Les chevaux, surtout les purs-sangs sont très sensibles aux pétards et aux détonations", explique-t-il, avant de poursuivre : "c'est quarante ans de travail qui sont perdus. Ce n'est pas en un jour qu'on arrive à trouver des poulinières". Il a également constaté qu'une autre jument présentait "un gros hématome sous le ventre" et avait perdu son embryon.

Maurice Leguillon réclame réparation. Il a porté plainte contre la commune car il n'a pas été prévenu. D'ordinaire, pour les festivités du 14 juillet, l'éleveur prend ses dispositions. Il met du coton dans les oreilles de ses chevaux et les confine dans leur box. Mais ce soir-là, il a été pris au dépourvu.

Pas de feu d'artifice le 13 juillet


A la mairie, on explique que la salle avait été louée pour un mariage. "Les gens ont tiré un feu d'artifice sans se préoccuper de leur environnement", observe Martine Deschamps, maire de Saint-Didier-la-Forêt.  "Je ne reconnais pas la responsabilité de la commune dans ce fait-là", affirme l'élue. "Le règlement de la salle polyvalente est affiché à l'intérieur. Il mentionne qu'il est interdit de tirer des pétards et des feux d'artifice. Et nous invitons les gens à le lire au moment de l'état des lieux", ajoute-t-elle.

Dans le cadre des festivités du 14 juillet, l'élue explique que la municipalité prend soin d'avertir les éleveurs des environs "par écrit au moins trois semaines à l'avance". Avant d'ajouter : "par convenance et respect pour la peine de Mr Leguillon, j'ai décidé d'annuler le feu d'artifice du 13 juillet".
 

A qui la faute ?


L'avocat de l'éleveur entend engager une action en responsabilité contre l'occupant de la salle des fêtes ce soir-là. Concernant la commune, "cela reste à démontrer. Mais considérant qu'elle est propriétaire de la salle, elle se doit de faire respecter les injonctions qu'elle émet", estime Me Alexandre Benazdia. 

Le montant du préjudice est en cours d'évaluation. Maurice Leguillon avance la valeur de sa jument morte, mais aussi le coût des saillies et la perte des poulains à naître, ainsi qu'un préjudice moral. Selon l'éleveur, une douzaine de poules auraient également été retrouvées mortes sur une autre exploitation après le feu d'artifice.






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