Comment les collectivités de l’Allier traquent les logements vacants

Une enquête de l'INSEE, sortie en janvier dernier montre des résultats étonnants : l’enquête portait sur les logements vacants, et l'Allier se distinguait en étant le 2e département de France avec le plus de logements vides, en raison de la baisse démographique. Le sujet cependant n'était pas inconnu des collectivités du territoire, qui travaillent sur la question depuis longtemps déjà.

Buxières-les-Mines, joli petit village niché dans la campagne bourbonnaise (Allier), 1 000 habitants aujourd’hui, contre 3 000 autrefois, lorsque l’activité minière battait son plein. Depuis, les mines de charbon ont fermé et la rue principale a désormais triste allure. « Cette maison est fermée. C’était à une personne âgée décédée, avec une succession qui tarde. Cette maison aux volets bleus, c’est pareil, une succession qui risque d’être longue car il n’y a pas d’héritier direct. A côté c’était un commerce, avec un logement au-dessus pour les propriétaires, mais maintenant, la dame étant âgée, elle a déménagé pour se rapprocher de ses enfants », explique Brigitte Olivier, maire de Buxières-les-Mines.

Des logements moins adaptés

Dans ce village du centre de l’Allier, les maisons vides représentent 17% des habitations, une problématique importante pour la municipalité. Brigitte Olivier indique : « On sait très bien qu’on ne va pas changer les choses d’un coup de baguette magique. On voit qu’on a une population qui se tourne vers la campagne mais c’est surtout en-dehors du bourg pour l’instant. Les logements y sont adaptés aux besoins d’aujourd’hui, spacieux, lumineux, avec des extérieurs… Ce n’est pas le cas en centre-bourg. »

15% de logements vacants

Selon une enquête de l’INSEE, l’Allier est le département d’Auvergne-Rhône-Alpes avec le plus de logements vacants : près de 15 % contre une moyenne de 8,6% pour la région. Mais à savoir que pour, l’INSEE, un logement vacant est aussi bien une habitation abandonnée qu’un logement en attente d’une vente, d’une location, d’un emménagement ou d’une succession. Jean-Michel Bardet vient d’acheter une jolie longère, une maison restée vide pendant 30 ans. Une maison dans son jus où tout est à refaire. Il raconte : « La maison en pierre, c’était un rêve. Ça fait partie d’un corps de ferme. Le four à pain m’a fait craquer, on n’en trouve plus beaucoup ! »

Des aides pour rénover

Lutter contre les logements vacants dégradés, le Conseil départemental de l’Allier s’en soucie depuis 18 ans déjà. Un inventaire est fait avec les communes, des aides sont accordées aux propriétaires pour la rénovation. Roger Litaudon, vice-président du Conseil départemental en charge de l'habitat et de la rénovation énergétique, indique : « Ce sont 3 000 consultations de citoyens chaque année et environ 1 000 biens par an qui sont rénovés sur le territoire départemental. Il va falloir des années pour que tout soit traité mais ça avance quand même bien et ça permet d’avoir une meilleure attractivité et des biens disponibles à la vente. » Le logement vacant reste une préoccupation qu’on relativise dans l’Allier, car les chiffres de l’INSEE, mauvais, remontent déjà à 2020, avant l’envolée immobilière de l’après-COVID.

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