Le poulet du Bourbonnais vient d’obtenir l’AOP. Il s’agirait de la deuxième volaille au monde à l’avoir, après celle de Bresse. Une consécration et une reconnaissance pour la dizaine d’éleveurs de l’Allier. Cette race rustique est un produit de luxe, élevé à l’ancienne au grand air la journée, dans des petits poulaillers et surtout nourri aux céréales locales comme autrefois.
Cocorico ! Dans l’Allier, le poulet du Bourbonnais vient de décrocher l’AOP. Reconnaissable à son beau plumage blanc herminé, cette volaille passe la majorité de son temps, dehors. Cette race d’exception est apparue dans l’Allier, à la fin du XIXe siècle. Jean-Yves Petiot, éleveur de poulets du Bourbonnais à Magnet, explique : « C’est une race qui est bien particulière. Elle est très adaptée à la vie en plein air, très rustique, et qui avait été délaissée parce qu’elle n’est pas assez performante, à l’époque où il fallait de la performance, plus que du goût ».
Des poulets chouchoutés
Jean-Yves Petiot chouchoute ses poulets du Bourbonnais, depuis 28 ans. Il a mis en place des petits poulaillers en bois avec plancher, pour plus de confort, avec à l’intérieur, huit bêtes maximum par m². Sa volaille est bien logée, mais aussi bien nourrie, avec une alimentation riche en céréales, 100 % locales. L’agriculteur souligne : « La spécificité de l’alimentation est que les trois dernières semaines, on leur donne un aliment de finition dans lequel il y a 10 % de poudre de lait. Cela permet de remplacer le petit lait qui était donné par les fermières, il y a 50 à 70 ans. Cela apporte de la matière grasse qui permet d’avoir un filet qui est très persillé et une viande qui est très moelleuse »
Un cahier des charges précis
Cette volaille de luxe, élevée dans la pure tradition, est désormais labellisée. Le poulet du Bourbonnais vient de recevoir l’Appellation d’Origine Protégée. Jean-Yves Petiot précise : « Avant l’obtention de l’AOP, n’importe qui pouvait appeler son poulet lambda poulet du Bourbonnais. A partir de maintenant, ce nom est protégé, ainsi que tout le cahier des charges, toute la méthode de production ». Après celle de Bresse, la volaille du Bourbonnais serait la deuxième au monde à bénéficier d’une AOP.