Très à la mode pendant la période Covid, les drives fermiers et les points relais organisés directement par les agriculteurs sont en recul. Les distributeurs automatiques les remplacent peu à peu. Mais victimes de ce succès, ils sont devenus une cible pour les voleurs de nourriture.
On les avait vu fleurir pendant le premier confinement imposé par la crise du Covid, les ventes directes, les coopératives de producteurs ou les points relais avaient connu une affluence presque inattendue alors que l’on craignait de faire ses courses dans les grandes surfaces. Une aubaine pour des agriculteurs de l’Allier qui s’étaient regroupés et mobilisés pour répondre aux attentes des consommateurs. Mais quelques années à peine plus tard, les clients ont repris le chemin des grandes surfaces. A Gannat, dans cette ancienne boucherie qui avait suivi le mouvement, il y a toujours un peu de stocks dans la réserve, mais dans le magasin c’est désormais dans des armoires frigorifiques automatisées qu’il faut aller se servir dans les 48 casiers. Ils contiennent de la charcuterie et de la viande de porc, des produits transformés à la ferme, ainsi que quelques produits de confrères agriculteurs.
« Sur notre téléphone on a une application qui permet de voir le taux de remplissage et en fonction des casiers vide, on va remplir plus ou moins fréquemment. L’été la consommation en saurisserie et en pièce à griller est plus importante, l’hiver ce sera d’autres produits » explique Marc Pangaud qui travaille avec sa compagne et 5 salariés élève 800 cochons. Il vend sa production grâce à ces automates installés à Lallizole, Moulins et Gannat ainsi que sur les marchés de la région. Les distributeurs automatiques représentent 25% du chiffre d’affaires.
Mais les vols et les dégradations font hésiter l’éleveur au moment où il travaille sur deux projets d’implantation avec d’autres producteurs. « On est en libre-service donc ouverts 24 heures sur 24, ça veut dire qu’il y a des heures où on peut avoir des gens malfaisants et qu’ils veulent se servir sans payer et cassent la machine. C’est arrivé 2 fois à Moulins et une fois à Gannat cette année. Ils finissent par casser le carreau. Le seul moyen qu’on a c’est de les filmer, ce qui permet de les identifier et d’appeler la gendarmerie. Les préjudices en charcuterie sont faibles, mais les casiers coutent cher à réparer. Ici il y avait 24 euros de marchandise, mais il y a à peu près 300 euros de réparation, c’est désolant ! ».
Car les 10.000 euros de matériel vidéo-surveillance déployés sur l’ensemble des sites n’empêchent pas les vols.