Le 'mouvement', le fardeau des professeurs des écoles non titulaires de l'Allier

Le ‘mouvement’, processus de mutation des personnels enseignants, cause des problèmes pour certains professeurs non titulaires de leur poste. Dans l’Allier, certains se retrouvent affectés parfois dans une zone non souhaitée, à deux heures de route de chez eux. Une situation qui impacte la vie personnelle des enseignants concernés.

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"C’est un problème qu'on dénonce depuis très longtemps. Pour nous, l'évolution s'aggrave de plus en plus." Ce sont les mots de Pierre-Mathieu Daviet, co-secrétaire départemental du syndicat d’enseignants SNUipp-FSU 03. Ce problème, c'est 'le mouvement'. Un processus en deux phases afin de muter les personnels enseignants.

Actuellement, la deuxième phase du 'mouvement' est en cours. Il concerne les mutations interdépartementales. les professeurs doivent choisir une quarantaine d'affectations. Ça peut être fait par commune, par école, parfois directement sur des classes spéciales.

"Je ne savais pas qu'on pouvait être affecté sur quelque chose qu'on n’avait absolument pas choisi."

Claire - Professeure des écoles dans l'Allier

Dans l’Allier, il y a six circonscriptions : deux autour de Moulins, deux autour de Vichy et deux autour de Montluçon. "Une des grosses problématiques à ce niveau, c'est que les collègues sont obligés de formuler des vœux sur 2 bassins différents. Par exemple : Montluçon I , Moulin I" nous explique Pierre-Mathieu Daviet.

Ce système entraîne forcément certains professeurs très loin de leur domicile. C'est le cas de Claire*. Après une reconversion professionnelle, cette dernière qui préfère rester anonyme, évolue en tant qu’enseignante depuis maintenant trois ans. Après une première année dans le Puy-de-Dôme, elle envoie une demande acceptée dans l’Allier. "Je suis passée au 2e 'mouvement' aussi, j'ai eu un poste avec des décharges de directions et une décharge syndicale."

Des nominations hors de tout contrôle et en toute légalité

Obligée de recourir à nouveau à ce processus, cette année pour la rentrée prochaine, Claire a formulé ses vœux. A sa surprise générale, elle a été affecté dans une zone hors vœux. "Je ne savais pas qu'on pouvait être affecté sur quelque chose qu'on n’avait absolument pas choisi. Pourquoi nous affecter comme ça, hors zone, c'est totalement injuste. Là, ça engendre vraiment du stress. C’est stressant de savoir comment faire. Je suis seule avec mes enfants. Mon mari travaille toute la semaine, en déplacement. Voilà, j'ai des enfants de 9 et 13 ans. Faire 4h de route pour 6h de classe ce n’est pas possible."

Cette mutation non souhaitée est tout à fait légale nous dit le syndicaliste de SNUipp-FSU 03. Lors des vœux, ceux qui ne sont pas en poste doivent "produire des vœux géographiques, des vœux par circonscription. Et l’administration se permet aujourd’hui de nommer des collègues hors de toute demande. C'est légal [...] L'administration garde un contrôle total sur 'le mouvement'. Hors de tout barème, c'est clairement précisé dans les textes."

Ce qui explique en partie cette possibilité de muter des professeurs hors vœux, c’est le barème de points des professeurs. "'Le mouvement' dépend principalement du barème qui est accordé aux collègues, c'est-à-dire un certain nombre de points en fonction de leur ancienneté, de leur situation personnelle, de leur situation professionnelle" raconte Pierre-Mathieu Daviet.

Les syndicats demandent la reprise du "dialogue social"

Face cette situation non voulue et subie, les professeurs comme Claire ont un droit de recours auprès de la DASEN, regroupant les directeurs des services départementaux de l’éducation. "Si la DASEN accepte mon recours, je pourrais participer au deuxième 'mouvement' " nous dit-elle. 

En attendant, les enseignants peuvent être accompagnés par un syndicat. "Mais c'est encore une démarche personnelle qu’ils doivent faire. C'est-à-dire, nous mandater pour suivre leurs dossiers directement, sinon l'administration refuse qu'on s'y intéresse" dénonce le syndicaliste de SNUipp-FSU 03. 

C'est l'une des solutions proposées par le syndicat qui demande également "la reprise du dialogue social et du paritarisme en réinvestissant les CAPD (Commission administrative paritaire départementale) du mouvement". Pierre-Mathieu Daviet pointe le fait qu'il n'y a pas eu de CAPD depuis un an et demi. "Elles sont progressivement vidées de toute leur valeur et toute leur substance. Et ce qui nous empêche de suivre les situations des collègues et de pouvoir vérifier des erreurs de l'administration dans le barème ou des choses comme ça." 

D'autre part, le syndicat appelle l'administration à permettre aux professeurs qui le souhaitent de participer au second 'mouvement', puisqu'il y en aura trois successifs cette année, "menant qu'à des nominations à titre provisoire. C'est donc une demande pour pallier l'urgence qui ne rétablirait pas un système satisfaisant."

Quelle que soient les décisions finales, les situations seront connues et fixées au début de l'été.

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