Avec 500 châteaux, l'Allier en possède la plus grande concentration en France juste après la Dordogne. Le château de Condemine, est un édifice en plein chantier depuis 10 ans. Son propriétaire s'est lancé le défi de le restaurer.
Construit en forme de polygone, avec de hauts murs défensifs, ceinturé d'eau. Le château de la Condemine est un vrai petit château-fort.
Construit entre le 13e et le début du 14e siècle sur l'emplacement d'un ancien site templier, la forteresse renait depuis une dizaine d'année grâce aux l'effort d'un bâtisseur passionné d'histoire.
"Nous sommes propriétaire depuis 1995 de cette forteresse médiévale que nous restaurons depuis 10 ans", explique Patrik Boeri, propriétaire du château de la Condemine.
Intervenants : Patrik Boeri, propriétaire du château de la Condemine; Bertrand Verger, charpentier; Olivier Troubat, historien
•
©France 3 Auvergne
Le cœur de l'enceinte est un vaste chantier. Tailleurs de pierre et charpentiers donnent un nouveau lustre au château. Plus qu'une simple restauration, c'est une aventure pour un ingénieur de formation tombée sous le charme des vielles pierres :
"On essaie de découvrir les techniques du Moyen-Âge. Evidemment on le fait avec des techniques modernes, le tailleur de pierre n'a plus de massette, mais un marteau pneumatique."
À l'intérieur, la grande salle d'apparat semi-circulaire offre un espace surprenant. 25 mètres de long, 12 mètres de large et 13 mètres de haut, sous une charpente en chêne étonnamment aérienne, pour un poids de près de 80 tonnes.
"Je me dis que les gens avaient de l'audace pour faire ce genre de bâtiment. Cela reste extraordinaire, c'est hors normes", évoque épaté Bertrand Verger, charpentier.
Béatrice de Bourgogne, les sires de Bourbon, puis différentes famille auvergnates furent les occupants de ce château représentatif des nombreuses petites forteresses qui se construisaient dans le Bourbonnais à la fin du Moyen-Âge.
"Il témoigne de ces petits châteaux qui étaient dans cette région qui étaient dus au système d'héritage local qui fait que tous les héritiers avaient quelque-chose. L'aîné avait ce que l'on appelait le château plus un vol de chapon, et ensuite tout était partagé. Cela a fait un morcellement des terres. Cela témoigne aussi de petits seigneurs qui étaient souvent désargentés et qui étaient promptes à partir en guerre", explique Olivier Troubat, historien.
L'histoire va se poursuivre avec la création d'un centre d'interprétation du Moyen-Âge. Les vieilles pierres se mêleront aux dernières technologies d'imagerie. La Condemine deviendra un château en phase avec son temps.