Le PAL, parc animalier et d’attractions à Saint-Pourçain-sur-Besbre dans l’Allier a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour qu’on lui donne des branchages. Les éléphants en raffolent, c’est un excellent complément à leur alimentation.
Posté sur les réseaux sociaux le 6 avril, le message du parc animalier et de loisirs le PAL de Saint-Pourçain-sur-Besbre dans l’Allier a vite trouvé de l’écho et ce qui était une habitude partagée par le bouche à oreille a pris de l’ampleur en à peine une semaine. "Déjà quelques particuliers du secteur apportaient leurs coupes de branchage pour les donner à manger aux éléphants, mais dans le cadre de notre démarche de développement durable et responsable on s’est dit que plutôt que de les brûler, il serait bien d'en valoriser plus" explique Arnaud Bennet, le président du PAL. "On fait ainsi d’une pierre deux coups, c’est un complément nutritif qui s’ajoute à ce que l’on produit déjà sur place et c'est du recyclage". Un partenariat qui est en train de s’étendre aux communes et aux déchetteries du secteur.
Un éléphant ça mange énormément
Ils sont 5 dans l’enclos, un jeune de 7 ans, 4 adultes et bientôt un éléphanteau à naître dans le courant du mois de mai, et consomment chaque jour "près de 200 kilos de branchages ou d’herbe servis par leurs soigneurs" précise la vétérinaire Rosemary. "Quand les jardiniers vont entretenir le parc, on récupère des branches, puis on en coupe dans certaines zones. On avait fait une saulaie mais là il faut que ça repousse. On se dit que dans quelques années le problème va se poser, c’est pour cela qu’on a lancé cet appel" explique Céline Karger, soigneuse des éléphants.
Pour Arnaud Bennet, "C’est un complément qui leur permet d’user leurs dents qui poussent en permanence tout au long de leur vie, de reproduire des comportements qu’ils ont dans la nature".
A la mangeoire, ces immenses barrières renforcées, Nina, une des éléphantes qui est venue se servir ronronne. "Elle est contente" dit Céline Karger, "d’ordinaire elle fait avec le foin et le bambou, c’est la première fois que je l’entends le faire avec du platane. Un autre mâle l’a fait 2 fois en 5 ans, donc c’est rare de les entendre".
Une solidarité profitable
Parmi les généreux donateurs, la commune de Varennes-sur-Tèche à une vingtaine de kilomètres au sud du parc animalier. Les employés municipaux viennent d’élaguer des arbres dans le village, il ne reste plus qu’à charger les branches sur le camion venu en prendre livraison. "Avant la commune louait un broyeur, on en faisait des copeaux qui partaient chez les agriculteurs qui s’en servaient pour pailler. C’est plus valorisant comme cela et pour nous ça nous fait moins de boulot à part charger. Après les éléphants font tout le reste, c’est parfait" dit Alain Boutonnat, un agent de la mairie.
Le chargement est vite livré, déchargé et servi aux animaux. "Un petit camion-benne comme ça nous fait à peu près 3 jours" indique Céline Karger. "Ça fait quelques années qu’on l’a mis en place, on essaye de le développer plus maintenant. On a une liste d’essences d’arbres. Du platane on n’en a pratiquement pas sur le parc, ça permet de diversifier leur alimentation". Parmi les espèces recherchées : les saules, peupliers, chênes ou érables mais aussi le noisetier, maïs, pommier, charme ou bambou, en branches coupées de 3 mètres de longueur et 10 centimètres de diamètre maximum, surtout frais et non traité.
Les particuliers peuvent les apporter directement s’il s’agit de petites quantités et les équipes du Pal se déplacent dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres si le volume correspond au minimum à une benne et si le chantier est accessible en camion. Les rendez-vous peuvent être pris au 04.70.42.68.10 ou par mail : elephanterie@lepal.com.
Une micro société à l’histoire bien particulière
"Un groupe d’éléphant c’est une petite famille, ils ont tous leur rôle bien important" dit celle qui les suit au quotidien. "Si on enlève un individu, le comportement des autres va changer, ils ont ce lien social entre eux. Ils sont super intelligents, reconnaissants. Ils ont tous leur tempérament, je pense qu’ils nous connaissent mieux que nous on les connait".
Et pourtant ils en auraient à nous raconter des histoires, comme celle d'Acra la doyenne et matriarche du groupe née en liberté et qui est passée par un cirque, ou celle de Kavery, elle aussi prélevée dans la nature "ce qui ne se fait plus actuellement", et offerte par le premier ministre Indien Rajiv Gandhi au président François Mitterrand en 1985, sur le premier étage de la Tour Eiffel. Après quelques années au zoo de Vincennes, elle est arrivée dans l’Allier en 2005 avec sa fille Jade. Elle est maintenant la mère de Nina et la grand-mère de Tom, né il y a 7 ans dans l’Allier.
Et puis il y a Upali, le mâle arrivé du zoo de Dublin en Irlande pour se reproduire avec Nina. Déjà père de 6 éléphanteaux, sa lignée devrait bientôt s’agrandir, mais la grossesse durant 22 mois, il faudra encore patienter un peu.
"On essaye de leur apporter tout ce qu’ils auraient dans leur milieu naturel, un terrain vallonné, des troncs ou des rochers pour se gratter différentes parties du corps. Ils sont des souches et mangent souvent des racines ou jouent avec. L’été ils ont un enclos en herbe, des petits coins de forêt pour se mettre à l’ombre et ils disposent d’un bassin pour se rafraichir et nettoyer leur peau. Et après ils vont se faire un cataplasme de sable ou de boue pour protéger leur peau des parasites et des rayons UV du soleil".