Bébé tigre : née en Auvergne, pourquoi Sankha est "très importante pour l’espèce”

Sankha, bébé tigre de Sumatra, est née le 26 décembre au Pal dans l'Allier. Un beau cadeau de Noël pour le parc mais surtout pour son espèce, menacée dans le milieu sauvage.

Kinabalu et Taru, deux tigres de Sumatra, sont heureux de vous annoncer la naissance de leur petite Sankha, le 26 décembre, à Saint-Pourçain dans l'Allier. Un mois après, l'adorable bébé tigre pèse déjà 3 kg et grandit bien, auprès de ses parents. 

Si la naissance de Sankha est célébrée, c'est parce qu'il s'agit non seulement d'une bonne nouvelle pour le couple, mais aussi pour la conservation des tigres de Sumatra. Cette espèce est menacée alors Rosemary Moigno, vétérinaire du Pal, surveille sa croissance avec une attention toute particulière : “Elle va bien, elle grandit bien. On estime, à sa naissance, qu'elle faisait environ un kilo. On a surveillé ses premiers jours à travers, soit les caméras, soit lorsque les soigneurs allaient nourrir la mère. On a vérifié qu'elle tétait bien, qu'elle avait accès aux mamelles, que la maman s'en occupait, bien, qu'elle était vive, réactive, qu'elle bougeait bien... On avait quand même quelques déplacements de sa part et il y avait une évolution du poids, on voit assez vite quand ils grossissent ou pas. Bien sûr, tout ça a été évalué avant qu’on intervienne pour les premiers examens.” 

Une femelle "importante génétiquement"

L’heureuse maman, Kinabalu, accueille ainsi son premier bébé sous une surveillance rapprochée : “On voulait laisser la maman s'occuper d'elle correctement, prendre ses marques. C'est la première naissance de la maman. Elle a déjà eu une gestation mais le petit n'avait pas survécu, le petit était mort à la naissance. Là, c'est son premier qu'elle a la possibilité d'élever. C'est une mère qui est relativement âgée et il fallait s'assurer qu'elle s'en occupait bien et qu'elle connaissait la manière de procéder.”

Cette naissance est très exceptionnelle et a dû être soigneusement organisée, indique Rosemary Moigno : "On n’a pas des tigres au Pal tous les ans. On suit les recommandations du coordinateur, donc la dernière naissance chez nous, c'était en mars 2015. C’est vrai que ça date un petit peu. Entre-temps, on a changé de femelle. Elle est importante génétiquement, ainsi que notre mâle. Ils sont tous les deux très importants génétiquement et la paire permettait de relancer la reproduction de notre couple”. 

"Il en reste un peu moins de 400 dans leur milieu naturel"

La maman a donc, elle aussi, fait l’objet de soins particuliers : “Comme elle était sous contraception initialement, il a fallu qu'elle retrouve des chaleurs et une première gestation. Cela a nécessité des étapes un peu longues, c’est vrai que cette naissance était très attendue. C'est une espèce extrêmement menacée avec un couple reproducteur très important donc on était tous très attentifs à ce que ça se passe bien.” Le tigre de Sumatra est, en effet, une espèce en danger, indique la vétérinaire : “On dit que dans la nature, il en reste un peu moins de 400 dans leur milieu naturel sur l'île de Sumatra. C'est une espèce qui est endémique". Ainsi, Sankha est un atout clef pour son espèce : "Cette naissance est très importante, d'une part parce que c'est une petite femelle, au niveau reproduction, c'est bien puisqu'elle est amenée à avoir des petits aussi. C’est très bien pour l'espèce. Les deux parents sont aussi un couple qui fonctionne en reproduction, donc on peut s'attendre, si les coordinateurs nous indiquent qu'il faut continuer la reproduction, à continuer avec ce couple-là et donc à avoir d'autres petits éventuellement.” 

"Une fois qu’elle aura appris suffisamment de sa maman, elle sera amenée à partir"

Ce bébé miracle n’est pourtant pas destiné à rester dans l’Allier auprès de ses parents. Dans un an environ, elle changera de parc animalier : “Les tigres sont des animaux solitaires dans la nature, c'est comme ça que ça se passe. Le mâle et la femelle se reproduisent et après les petits, une fois qu'ils ont atteint leur maturité sexuelle, sont amenés à partir, à quitter les parents et à aller fonder leur propre famille de leur côté. C'est tout simplement le schéma naturel de cette espèce. Ce ne sont pas des espèces qui nous appartiennent à nous, on les héberge mais c’est le coordinateur qui décide de l'avenir de ce petit tigre par rapport à l'institution dans laquelle elle va. Une fois qu’elle aura appris suffisamment de sa maman, elle sera amenée à partir”, explique Rosemary Moigno. "On maintient un pool génétique au sein de ces institutions zoologiques. Cela permet de pouvoir espérer faire des relâchés dans la nature. On n’en est pas là : bien sûr, ces espèces-là ne sont pas forcément les espèces les plus simples.” Dans les divers parcs zoologiques, on compte à peu près 300 individus au niveau mondial. 

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