Dans l'Allier, une nouvelle exposition au Centre National du Costume de scène à Moulins. Elle met en lumière 50 ans d'histoire du Ballet National de Marseille créé par Roland Petit en 1972. Pour l'occasion, l'institution Marseillaise a ouvert ses archives.
Il y a un début et une fin depuis l’escalier du hall jusqu’à la 18e salle mais la visite se fait comme chacun le souhaite et dans le sens qui lui plaît. La « déconstruction », c’est l’une des clés de l’exposition installée au Centre national du costume de scène à Moulins, dans l’Allier. « Les costumes ne sont pas rangés dans l’ordre, évoque Arthur Harlel, co-directeur de (LA)HORDE et du Ballet National de Marseille. Ils cohabitent. Des pièces de Roland Petit cohabitent avec un autre mannequin qui porte un costume de (LA)HORDE. Elles donnent à voir des parallèles, des points en commun, des distorsions qui créent chez le spectateur quelque chose d’étrange ».
50 ans de l'histoire du ballet national de Marseille
Dans une scénographie éminemment photogénique, et même cinématographique, les 18 espaces revisitent 50 ans de l’histoire du ballet national de Marseille. Depuis Roland Petit, le créateur en 1972, jusqu’à (LA)HORDE, collectif de trois artistes qui le dirigent aujourd’hui. Une évocation à l’aide des archives de l’institution marseillaise : dessins, élément de décors, vidéos, films et bien sur les costumes, au nombre de 130 au total. « C’est étonnant de voir comment on passe de costumes en tutu, des costumes académiques, des costumes de fée, de monstres, de clown ; à des choses, des gabarits complètement différents. L’histoire du costume raconte de manière très explicite l’évolution de la danse et du ballet », explique Mathieu Buard, professeur à l’école supérieure d’arts appliqués Duperré et commissaire de l’exposition.
Un aspect recyclage dans l'exposition
Les concepteurs de l’exposition ont aussi voulu recréer le mouvement à l’image de cette vitrine où les mannequins se battent ou de celle-ci où ils se lancent dans une course folle. Des mannequins découpés, recousus, recollés, pour permettre leur habillage. Des étudiants de l’école Duperré se sont chargé des opérations. « On a pris le parti-pris d’assumer ce côté bricolage, ce côté de recyclage de mannequin en laissant apparents les membres trafiqués, détaille Clara Ziegler, styliste diplômée de l’école supérieure d’arts appliqués Duperré. C’est pour ça qu’il y a des bras qui sont en tasseau de bois. On a vraiment assumé sur chaque silhouette le parti-pris des étudiants et la pâte des étudiants ».
L’exposition « Danser l’image » est à voir jusqu’au 30 avril. Mais tous les costumes ne repartiront pas à Marseille, une partie sera donnée et restera dans les réserves du CNCS à Moulins.