Le Défenseur des Droits appelle à bannir la pratique du déjeuner humiliant visant à servir aux enfants des menus différenciés dans les cantines afin de faire pression sur les parents, réagissant à la décision de la municipalité de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l'Allier.
Le 9 septembre 2019, le Maire de Saint-Pourçain-sur-Sioule dans l’Allier avait fait servir du pain et de l’eau en guise de repas à deux enfants dont les parents n’avaient pas réglé les frais de cantine depuis plus d’un an. "Nous avons voulu faire un électrochoc" avait ensuite expliqué Emmanuel Ferrand (les Républicains). Les parents avaient alors payé leur dette le soir même.Après de nombreuses réactions des internautes, Alexis Mayet, conseiller municipal de Saint-Germain-des-Fossés (divers gauche) a saisi mardi 17 septembre le délégué départemental du Défenseur des Droits dans l’Allier et la Préfète de l’Allier en écrivant : "En les mettant ainsi à l'écart, le Maire les a de fait discriminés. C'est une violence psychologique d'autant plus insupportable au regard de ce qui leur a été servi. Ces enfants sont retournés dans leur classe sans le repas équilibré auquel tout enfant a droit, ce qui constitue une violence physique. On ne s'en prend pas aux enfants, c'est un principe fondamental dans un régime démocratique. Des agents ont fait état de leur désaccord et de leur incompréhension face à cette décision, et de nombreuses organisations, notamment de l'éducation, ont réagi pour dénoncer cette attitude inacceptable. Aucun républicain ne peut en effet tolérer la décision du Maire de Saint-Pourçain".
En réponse, le Défenseur des Droits a réagi mercredi 18 au niveau national en indiquant sur les réseaux sociaux que "les impayés doivent uniquement faire l’objet de procédures entre les collectivités et les parents, sans impact sur les enfants. Nous appelons à bannir la pratique du « déjeuner humiliant » visant à servir aux enfants des menus différenciés afin de faire pression sur les parents" faisant mention de son rapport Un droit à la cantine pour tous les enfants publié en juin 2019."Au-delà de mon intervention, je pense que c’était important" explique Alexis Mayet, "pour moi il ne fallait pas créer un précédent et j’attends maintenant la réaction de la Préfète. Je suis satisfait qu’il y ait une réaction aussi claire et générale".