Voter alors qu’on est en détention reste possible à condition de ne pas avoir été privé de ses droits civiques. Deux possibilités : la permission de sortie ou la procuration. A la maison d’arrêt de Moulins-Yzeure, dans l'Allier, des détenus vont pouvoir voter à la présidentielle.
Depuis la loi de 2009, les détenus ont la possibilité d'élire domicile auprès de l'établissement pénitentiaire lorsqu'ils ne disposent pas d'un domicile personnel pour pouvoir s'inscrire sur les listes électorales. Ils peuvent aussi effectuer les démarches pour établir une procuration. Rencontre avec deux d'entre eux, à la maison d'arrêt de Moulins-Yzeure
Pour ce détenu, c'est une première. Première procuration, mais aussi premier vote : « J’ai jamais voté de ma vie » explique-t-il. « La prison a donné la chance à tout le monde de pouvoir voter. Je suis illettré et l’administration m’a aidé à remplir les documents ».
Permettre aux détenus de voter, leur expliquer qu'ils en ont le droit, une mission pour l'administration pénitentiaire. Après une campagne d'inscription sur les listes électorales en octobre, elle les pousse aujourd'hui à exprimer leur suffrage par procuration.
« En plus de faire un affichage standard, comme on a pu le faire lors des précédentes élections, on a délivré une information individuelle. Chaque détenu a obtenu des éléments concernant les procurations et les permissions" précise le Capitaine Fabrice Boucharin, chef de détention.
Faire autre chose de notre vie
Pour l’élection présidentielle, six détenus ont répondu à l'appel pour l'instant.
« Ça montre qu’on ne veut pas être en marge de la société, qu’on veut se réinsérer et faire autre chose de notre vie » confie cet autre détenu.
Et pour faire leur choix parmi les onze candidats, c'est grâce aux médias que les détenus peuvent suivre la campagne.
Après l’élection présidentielle, les détenus pourront effectuer les mêmes démarches pour les législatives.