Ca y est : le deuxième pont en cours de construction sur l'Allier à Moulins a pris forme. La charpente métallique du tablier relie désormais les deux rives. Il reste encore un an et demi de travaux avant la mise en service à l'automne 2023. Il viendra seconder le vieux pont de pierres de la ville, utilisé aujourd'hui par 25 000 véhicules chaque jour.
La longue charpente métallique de quelque 3 000 tonnes parcourt lentement ses derniers centimètres au-dessus de la rivière Allier à Moulins. Depuis février, poutre après poutre, elle a été assemblée et soudée sur place avant d’être poussée progressivement de pilier en pilier vers l’autre rive. Ce mardi 26 avril 2022, la structure atteint enfin sa destination finale. Elle va être maintenant boulonnée à la rampe d’accès de béton, en cours de construction sur la rive droite de l’Allier.
« Nous sommes sortis de la phase où nous réalisions les fondations qui étaient sous terre, ce qui était donc peu visuel », détaille Pierre Richard, directeur agence AURA Bouygues TPRF. « Puis il y a eu la phase d’élévation. Aujourd’hui, ces parties verticales sont réalisées. Ce qui est en cours, ce sont les éléments horizontaux qui vont former le tablier, support de la circulation piétonne et automobile. »
Ce deuxième pont sur la rivière Allier a désormais pris sa place dans le paysage. Il va relier d’ici l’automne 2023 les deux rives au niveau de la piscine à Moulins, à quelques encablures du centre-ville mais aussi de l’hôpital. Il va rejoindre le quartier de la Madeleine, à proximité du Centre national du costume de scène. Il sera recouvert de béton, puis de goudron. Il fera 450 mètres de long. Il y aura une voie pour les vélos et les piétons. Un investissement de 30 millions d’euros.
« Ce pont est très attendu », confie Pierre-André Périssol, le maire LR de Moulins. « Il va véritablement faire un lien et renforcer l’attractivité sur ce territoire. Il va permettre d’apporter un nouveau souffle pour notre agglomération. Des gens habitent et travaillent des deux côtés. Il était important de pouvoir faciliter le passage entre les deux rives d’éviter le temps perdu dans les bouchons. »
A quelques centaines de mètres du chantier, la circulation est toujours aussi dense sur le vieux pont Règemortes. Tout de pierre, il date de 1763. Il est aujourd’hui l’unique moyen de franchir la rivière à Moulins. Chaque jour, près de 25 000 véhicules l’empruntent. Le soir, à la sortie des bureaux, des files de voitures engorgent les rues de Moulins jusque dans le centre-ville. Il faut s’armer de patience pour rejoindre la rive gauche. Mais à l’automne 2023, ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir.