Le départementl de Saône-et-Loire a annoncé, mardi 5 juin, une enveloppe d'au moins 30 millions d'euros jusqu'en 2022 ou 2023 pour l'aménagement de la RCEA, dont le retard a été dénoncé fin mai par la Cour des comptes. Cet axe qui traverse également l’Allier est surnommé "la route de la mort".
Mardi 5 juin, le président du conseil départemental de Saône-et-Loire a annoncé une enveloppe d'au moins 30 millions d'euros jusqu'en 2022 ou 2023 pour l'aménagement de la Route Centre-Europe Atlantique. Le conseil départemental doit ainsi voter, lors de sa session du mois de juin, "un crédit de 10 millions d'euros qui seront versés immédiatement" pour accélérer la mise à deux fois deux voies de la portion de la RCEA (Route Centre-Europe Atlantique) qui passe dans le département, a indiqué André Accary à l'AFP.
Le département portera aussi, à partir de 2019, sa contribution annuelle à 5 millions d'euros, contre 2,5 millions d'euros aujourd'hui, soit un total de 20 millions d'euros jusqu'en 2022, voire 25 millions d'euros s'il fallait attendre 2023, a précisé M. Accary.
"Tous les élus de ce territoire font bloc, nous sommes prêts à payer plus" pour accélérer l'avancement du calendrier, a ajouté M. Accary, qui a expliqué vouloir faire "pression sur l'Etat pour que ces travaux avancent" et ne s'éternisent pas jusqu'en 2030 ou 2040.
Très fréquentée, la RCEA traverse la France d'Est en Ouest. La portion entre Allier et Saône-et-Loire compte plusieurs tronçons à deux fois une voie qui rendent les dépassements excessivement dangereux. Elle est surnommée "la route de la mort" en raison d'un grand nombre d'accidents dramatiques.
La Cour des comptes avait dénoncé le 29 mai dans un référé le retard pris dans l'aménagement en deux fois deux voies, demandant "une remise à plat du dossier", voire d'en faire un "chantier prioritaire".
Selon la Cour, en dépit d'une "priorité continûment affirmée par les pouvoirs publics depuis 35 ans, l'aménagement de la RCEA est encore loin d'être terminé", en particulier sur sa section Est, soit environ 90 kilomètres dans l'Allier et 150 km en Saône-et-Loire, où il "pourrait prendre encore une douzaine d'années".
Le gouvernement avait fait valoir en retour que "les procédures d'appel d'offre se poursuivaient à un rythme soutenu en vue de désigner prochainement un concessionnaire" dans l'Allier, ajoutant, en Saône-et-Loire, "un plan d'accélération de la mise à deux fois deux voies est en cours de mise en œuvre depuis 2013".