Dans l’Allier, en juin dernier, le Conseil départemental a décidé de voter une subvention de 15 000 euros pour un collectif d’associations qui luttent contre l’installation de projets éoliens. Cette délibération fait l’objet de deux recours gracieux menés par les Verts et une société qui installe des éoliennes.
Dans l’Allier, les projets de parcs éoliens sont nombreux. Le collectif « Allier citoyen » en comptabilise 70. Depuis 2009, il se bat contre leur prolifération. Un rassemblement d’associations qui vient de recevoir le soutien financier du Conseil départemental, à hauteur de 15 000 euros, pour attaquer ces projets en justice. Mais pour le parti Europe Ecologie Les Verts, la collectivité outrepasse ses compétences et surtout nuit au développement des énergies renouvelables.
"S'attaquer à la crise climatique"
Nicolas Bonnet, secrétaire régional d'Europe-Ecologie-Les Verts, explique : « Aujourd’hui si on veut être responsables vis-à-vis des générations futures, il faut s’attaquer à la crise climatique et à la crise énergétique qui s’amorce. Il faut développer d’autres formes d’énergies qui ont un impact moindre sur l’environnement. Ce sont des énergies renouvelables, locales, dont on assume la responsabilité en les produisant localement, et à des coûts raisonnables. C’est typiquement le cas de l’énergie éolienne. C’est pour cela qu’il faut encourager le développement de l’énergie éolienne, par l’aide publique et non pas par des aides publiques pour arrêter ces projets ».
Un président qui campe sur ses positions
Protéger les paysages et le patrimoine historique, les deux atouts principaux du territoire, c’est l’argument de Claude Riboulet, le président (URB) du Conseil départemental. Depuis 2017 déjà il s’inquiète du développement de ces parcs. Un développement qu’il voit comme anarchique et préjudiciable à l’image du Bourbonnais. Hors de question pour lui de donner suite aux recours que lui ont envoyés Europe Ecologie Les Verts mais aussi l’une des entreprises qui développent ces éoliennes. Claude Riboulet souligne : « J’observe des choses simples. Le premier courrier vient d’un parti politique. Le deuxième courrier vient d’une société qui veut développer ces projets-là. Cela a un mérite : les choses sont claires. D’un côté c’est une vision politique et d’idéologie, de l’autre côté, c’est une vision de business. La position du Département, ce n’est pas une question de compétence ou pas, c'est une position de défense du territoire, de promotion du territoire. Nous voulons évacuer ce qui représente un risque de perte d’attractivité pour notre département ».
Le Conseil départemental de l’Allier est bien décidé à tenir bon, même si ces recours gracieux devaient se transformer en procédure judiciaire.