Le Grand Prix de golf de Vichy communauté se tenait du 26 au 28 août sur des terrains bien verts, grâce à un accord signé en 2019 entre le ministère de la Transition Ecologique et la Fédération Française de Golf. Il permet d'obtenir une dérogation auprès de chaque préfecture, pour l'arrosage des terrains.
Le Grand Prix de golf de Vichy se déroulait du 26 au 28 août, alors même que la France traverse une période de sécheresse : la question de l’arrosage des terrains de golf se pose de plus en plus. En 2002 la consommation en eau des 700 golfs en France représentait 36 millions de m3, selon un rapport du Sénat, soit la consommation par an d’une ville comme Lyon. Aujourd’hui, les dérogations d’arrosage pour les golfs en période de sécheresse font parfois bondir. « Je pense que c’est une réaction normale pour quelqu’un qui a un jardin grillé et qui passe au bord de l’Allier et voit le golf vert et entretenu. Malheureusement, c’est une activité économique importante en France », indique Michel Boissonnet, président de l'association Sporting Club Vichy Golf. Pour lui, avoir un green synthétique n’est pas envisageable, « ce n’est pas le golf ».
Une réduction de l'utilisation habituelle de l'eau
Quelque 15 000 emplois sont générés par la gestion des golfs en France, alors, les arrêtés préfectoraux pleuvent pour régir leur utilisation de l’eau. A Vichy, une réduction de l’utilisation de l’eau de 30 à 50 % a été décidée, la nuit, sur les aires de départ et les greens uniquement. « Pour le bien-être des golfeurs et surtout des greens qui ont des membres et qui doivent survivre, au moins l’arrosage des greens est nécessaire pour qu’on puisse entretenir et pouvoir jouer le reste de l’année », explique Philippe Ferreira, golfeur. Michel Boissonnet entend préserver cet "atout fantastique" que représente selon lui les golfs sur le plan international, tout en « faisant des efforts pour réduire au maximum la consommation d’eau » à l’horizon 2025.
Un voisin commode
Pour le reste du parcours c’est le système D : des fissures dans le sol sec permettront l’infiltration de l’eau à la prochaine pluie. Par ailleurs, le golf de Vichy dispose d’un atout de taille : « On a la chance d’être voisins du lac d’Allier qui nous apporte beaucoup de rosée le matin et beaucoup d’humidité sur le terrain, ce qui accélère le processus de reprise du gazon », se félicite Daniel Bourgougnon, président de la commission sportive au Sporting Club Vichy Golf.
La polémique a pris de l'ampleur suite à un tweet du maire écologiste de Grenoble Eric Piolle : "Alors qu'on appelle à la sobriété, les pratiques des plus riches sont protégées", écrivait-il au sujet des dérogations d'arrosage accordées aux golfs
S'adapter aux nouvelles conditions climatiques
Une des craintes à Vichy est un durcissement des restrictions d’eau qui entraînerait la mort des greens, dont la réfection coûte en moyenne 30 000 euros. Avec 18 greens, la direction du golf préfère se dire que le plus dur est passé. « Même avec ces conditions d’arrosage, on est presque sauvés. Ce qu’il faut qu’on envisage pour l’avenir, c’est de trouver des solutions. C’est un des projets de la fédération pour tous les golfs : trouver d’autres graminées, d’autres gazons moins gourmands en eau. Il faudra s’adapter », affirme Michel Boissonnet. Si ce projet abouti, les 430 000 licenciés français pourront continuer de taquiner la petite balle blanche.