Cusset, à côté de Vichy, est candidate auprès du gouvernement pour expérimenter l'uniforme à l’école dès la rentrée 2024 à l’école élémentaire, proposition visant à lutter contre les inégalités à l'école. Le département de l’Allier est également candidat, pour les élèves au collège. Pour les parents, les élèves et les syndicats, l’heure est aux questionnements.
Il y a 35 ans, l’uniforme à l’école était complétement abandonné en France. Auparavant, les enfants portaient la blouse ou l'uniforme et 62 ans plus tard, il en sera peut-être de même pour les 900 élèves de primaire de Cusset et les 13 000 collégiens de l’Allier. Un projet qui serait mis en place dès la rentrée prochaine.
« Cela répond à un certain nombre d’enjeux de l’école comme la lutte contre les inégalités, les phénomènes de harcèlement scolaire, l’enjeu de laïcité dans nos établissements… On pense qu’il faut être pragmatique sur ce sujet. La tenue unique ne règlera pas tous les problèmes, mais ça peut être un début de réponse à un certain nombre de problèmes ». explique Jean-Sébastien Laloy, maire de Cusset (LR) et vice-président du conseil départemental de l'Allier.
Des questionnements
Pour l’instant, le projet n’est pas au retour de la blouse, plutôt d’uniformes propres à chaque établissement et dans l’air du temps. Mais pour le syndicat d’enseignants SNES-FSU et des fédérations de parents d’élèves, le timing de cette candidature pose question, de nombreux sujets n’ayant pas été abordés.
« Est-ce que les parents vont payer les tenues, qui va les entretenir, les établissements ou les parents, on a abordé le cas d’un enfant qui grandit et donc peut changer de vêtements 2 à 3 fois par an, qui va assurer le changement de vêtements, pendant le sport, doivent-ils se changer avant, après, pendant ? », s’inquiète Sylvain Ophoven, président de la Fédération des parents d'élèves de l'enseignement public Montluçon Allier. Si la candidature est retenue par le gouvernement, une concertation sera menée avec les parents d’élèves, les directeurs d’écoles et les collégiens pour déterminer les modalités de ce dispositif.
-Propos recueillis par Yoann Dorion pour France 3 Auvergne