Une vidéo publiée le 17 juin 2018 sur les réseaux sociaux par les pompiers de Jaligny-sur-Besbre (Allier) veut sensibiliser les citoyens sur les conséquences du manque de volontaires au sein des sapeurs-pompiers, notamment dans les zones rurales.
« Et si les sapeurs-pompiers volontaires n’étaient pas là ? » : une vidéo postée le 17 juin sur Facebook par l’amicale des pompiers de Jaligny-sur-Besbre (Allier) pose la question. Une petite fille se fait renverser par une voiture en vélo et son père appelle les secours : deux scénarios sont présentés, le premier dans lequel la fille est secourue en une dizaine de minutes, le second, dans un monde sans pompier volontaire, où la jeune fille est prise en charge 40 minutes plus tard.
La vidéo a été vue par plus de 100 000 personnes en 6 jours : à travers cette vidéo choc, Jaligny-sur-Besbre a voulu mettre en valeur le rôle indispensable des pompiers volontaires, notamment en zone rurale qui ont des besoins particuliers, indispensables pour épauler les équipes permanentes.
Les effectifs sont constants depuis plusieurs années avec 1678 volontaires dans l'Allier, mais la volonté est de fidéliser les équipes présentes : en effet, de nombreux volontaires n’excèderaient pas 5 années d’exercice.
Selon le lieutenant Serge Lacoste, président de l’union départementale des sapeurs-pompiers de l’Allier, « le citoyen lambda se s’y reconnaît pas quand on voit majoritairement une image élitiste des pompiers à la télévision : l’allure militaire, musclée, jeune. Cela peut créer de l’appréhension par rapport à la mission demandée pour les aspirants volontaires ».
Un rapport avait été remis le 10 juin dernier par l’UDSP 03 (Union départementale des sapeurs-pompiers de l’Allier) sur l’avenir du volontariat des sapeurs-pompiers à la préfecture, au conseil départemental et au SDIS de l’Allier. Sur la base d’un sondage effectué auprès des volontaires, l’indemnisation des astreintes insuffisante ou les formations placées en semaine sont les deux principaux freins à l'attractivité du volontariat. Un effort particulier veut être fait sur l’accueil des femmes volontaires, qui représentent 20% des volontaires de l’Allier : les locaux et vestiaires ne sont pas toujours adaptés à la mixité. Enfin, la procédure liée au recrutement des volontaires doit être assouplie et permise au fil de l’eau et non seulement à des dates fixes dans l’année.
En communiquant à la fois au public et aux institutionnels, les sapeurs-pompiers de l’Allier espèrent ainsi continuer à attirer de nouvelles recrues.