Guy-Pierre Cabanel est décédé mardi 15 mars, à l'âge de 88 ans. Député puis sénateur-maire de Meylan dans la période 1973-2001, cette figure du centrisme était également connu pour avoir écrit la loi sur le bracelet électronique pour les détenus français.
Guy-Pierre Cabanel s'est éteint, auprès de ses proches, à Cannes, au soir d'une journée d'hiver douce et ensoleillée, mardi 14 mars. Il avait 88 ans et souffrait d'une longue maladie.
L'ancien maire de Meylan était une figure centriste, régionale et nationale, depuis les années 70. En 2011, il avait été fait Commandeur de la légion d'honneur par Nicolas Sarkozy, alors président de la République.
Médecine et politique
Né à Alger le 7 avril 1927, Guy-Pierre Cabanel passe 36 ans dans cette ville, où il est doctorant en médecine puis rhumatologue. Il arrive à Grenoble en 1963, en tant que professeur à la faculté, dont il deviendra le Doyen en 1969.
Ce n'est que le début d'une carrière universitaire de 30 ans, faite de 200 publications scientifiques et d'élections au Conseil national d'enseignement supérieur et de la rechgerche, au Conseil supérieur du thermalisme ou encore à l'Académie nationale de médecine.
Les élections, il en connaitra beaucoup et pas seulement dans le milieu universitaire. Guy-Pierre Cabanel entre en politique en 1973, en devenant député de l'Isère dans la circonscription Grésivaudan-Chartreuse, puis conseiller régional dès 1974 et sénateur à partir de 1983. Son étiquette politique varie de Parti radical à UDF et UMP.
Dans chaque assemblée, Guy-Pierre Cabanel est très actif : il préside des commissions, dirige des politiques, en rapport avec la santé mais aussi l'éducation, la défense, le nucléaire, l'euro et la politique étrangère. Dans les dernières années de sa vie parlementaire, il s'intéresse à la justice et en 1997, il signe la loi autorisant le placement sous surveillance électronique pour l'exécution de courtes peines d'emprisonnement.
Il a "débloqué l'Isère" et Meylan, selon son ami Alain Carignon
Proche d'Alain Carignon dans l'opposition grenobloise, il laissera son ami prendre la ville en 1983. Guy-Pierre Cabanel avait tenté sa chance en 1971 (Alain Carignon était alors son directeur de campagne). Il avait été battu par le maire sortant socialiste Hubert Dubedout. La même année, il s'était installé à Meylan. Douze ans plus tard, c'est cette ville qui l'élit à sa tête.
Dans un communiqué, Alain Carignon loue celui qui a "débloqué l'Isère" et dont le dévouement s'était encore manifesté à son égard, quand il avait soutenu la candidature d'Alain Carignon aux législatives de 2007. Les deux hommes se sont vus pour la dernière fois à Noël, à l'hôpital de Cannes.
Je n'ai connu qu'un homme brillant, de grande classe, un politique exceptionnel, agile dans le débat d’idées, à la fois passionné de la chose publique mais toujours respectueux des autres. (Alain Carignon)
Guy-Pierre Cabanel fera deux mandats à la mairie de Meylan. Profitant pleinement des nouvelles compétences que lui accorde la première loi de décentralisation, il enchaîne les constructions de zones artisanales, d'équipements sociaux, culturels et sportifs. En 1986, il obtient du conseil régional un Lycée. Il crée un véritable centre-ville et une liaison entre les différents quartiers. Il s'engage dans la protection de l'environnement. Il s'ouvre à l'extérieur en créant des jumelages et des syndicats intercommunaux.
En 1995, il demande à son adjoint Philippe de Longevialle, qui avait commencé sa vie politique à ses côtés en 1982, de se présenter à sa place aux nouvelles élections. L'intéressé se souvient : "J'ai appris de Guy CABANEL la rigueur dans la gestion municipale et le sens de l'intérêt général."
C'était un homme cultivé, un brillant orateur et un homme d'engagement, (...) exigeant et juste, passionné et combatif. (...) Il est de ces hommes dont le département de l'Isère et la France peuvent être fiers. (Philippe de Longevialle)