Au mois d'octobre vient le temps de la récolte du safran. L'épice est cultivée en Ardèche mais reste confidentielle. Reportage à Pont-de-Labeaume, où la récolte, plus tardive qu'à l'habitude, est à mi-parcours.
La production de safran est encore rare en Ardèche, alors quand vient l'heure de la récolte, elle attire des curieux, pour peu que l'on fasse portes ouvertes. Karine Maggior est saffranière à Pont-de-Labeaume: elle s'est lancée il y a 3 ans, et elle partage volontiers sa nouvelle passion.
Son métier: cultiver et transformer la plante, mais aussi apprivoiser les palais qui la connaissent peu (à ne pas confondre avec les colchiques!). Cette épice possède une chimie complexe avec une centaine de composés identifiés à ce jour, et peut-être jusqu'à 150 composés volatils et non-volatils.
Originaire de Grèce bien avant notre ère, le safran se serait ensuite répandu sur tout le pourtour méditerranéen, dans le sillage des empires qui se sont succédé avant l'Empire romain.
L'or rouge
Dans le passé, Karine a été cuisinière, et fleuriste. Elle trouve là une nouvelle voie, un peu familière et surtout plaisante.Sur son exploitation, chaque jour des milliers de fleurs sont cueillies. Le pic cette année, 15.000 sur une seule parcelle. Mère et fille donnent la main heureusement. Et le reste de la famille aussi quand vient le temps, à la mi-journée, d'émonder: c'est à dire recueillir les trois précieux filaments au coeur de la fleur.
Le prix du safran équivaut à celui de l'or. Mais il en faut très peu dans un plat: quelques euros, ou grammes, suffisent pour un plat de fête.
Le reportage de Vanessa Fize, Nicolas Ferro et Francis Bernès