Manque de médecins, crise du Covid et croissance démographique expliqueraient l'afflux de patients pris en charge chaque jour au sein de l'hôpital de Montélimar (Drôme).
L'hôpital de Montélimar est en surchauffe. Des personnels soignants alertent et évoquent des situations d'hyper-tension depuis le début du mois de décembre. La nouvelle remontée des cas de Covid s'ajoute à des tendances structurelles de plus en plus difficiles.
Seuil d'alerte largement dépassé
"Ca fait 17 ans que je suis là, et c'était totalement inimaginable ces chiffres," soupire la cheffe du service des urgences. "On est complètement submergé. Avant on accueillait au maximum 135 personnes par jour, là on a eu des pics à 230 patients !" Un seuil d'alerte était fixé à 150 passages par 24h, il est désormais atteint, voire dépassé, plusieurs fois par semaine. Une tension d'autant plus inquiétante que l'hôpital va fonctionner avec moins d'effectifs durant la période de fêtes. "On redoute cette période de fin d'année puisque les soignants ont aussi droit à des repos. On craint de devoir les faire revenir sur leurs congés", s'inquiète Mathieu Monier, Directeur du centre hospitalier. L'afflux de patients liés à la nouvelle vague de Covid pourrait en effet encore s'accentuer, et ajouter la charge en plus de la gestion des pathologies traditionnelles et hivernales.
Désertification médicale
Car parmi les causes de cette saturation, il y a aussi des phénomènes de fond : d'abord, la désertification médicale sur le territoire de Montélimar et ses alentours. Elle conduit de plus en plus de patients à se diriger vers l'hôpital. De nombreux habitants n'ont pas de médecin traitant et viennent consulter pour des pathologies qui pourraient être prises en charge par des médecins généralistes. Par ailleurs le soir après 20h, quand les maisons médicales ferment, l'hôpital devient l'unique solution. Autre cause, la démographie locale dynamique : cette agglomération de 45 000 habitants voit en effet sa population augmenter chaque année. Mais les dispositifs de santé et les effectifs de l'hôpital ne suivent pas. A cette situation tendue s'ajoute donc la reprise épidémique. Et, comme un malheur n'arrive jamais seul, c'est la Drôme qui est actuellement le département le plus touché de la région...
Reportage de Daniel Pajonk et Sébastien Alec