En 2020, ça parait incroyable, et pourtant il existe encore des communes rurales où il est compliqué de simplement téléphoner. C'est le cas à Belsentes, dans le centre Ardèche. Les habitants excédés viennent de monter un collectif pour se faire entendre de l'opérateur historique.
"Orange, j'enrage !" C'est le nom d'un collectif qui vient de se monter en Centre Ardèche, sur la commune de Belsentes. Les habitants qui le constituent n'en peuvent plus des pannes à répétition de téléphone et d'internet, alors que le réseau mobile est lui-même très aléatoire et parfois inexistant. En se réunissant, ils espèrent faire réagir l'opérateur historique, en charge du service universel.
En saison touristique, Aline Speranza, propriétaire des "Cabanes de Labrousse", passe son temps entre son accueil, et les points hauts de son domaine d'hébergements insolites. Internet et le téléphone fixe sont régulièrement en panne, alors il faut chercher le peu de réseau mobile ici ou ailleurs, avec la peur permanente de rater des réservations. "Tout cela me prend beaucoup de temps, je capte mal et je ne peux pas répondre au téléphone tant que je n'ai pas internet. J'ai énormément d'appel en absence et du travail en retard."
A Belsentes, les pannes se comptent de plus en plus souvent "en mois"... et ça freine le quotidien de nombreux habitants. "Cela fait 2 mois que le clignotant orange est allumé pour signifier que nous n'avons pas de réseau soit 5 mois cumulés depuis le début de l'année 2019." Alain Baraquie
est infographiste, alors forcément son activité est impactée, et les solutions temporaires proposées par l'opérateur ne suffisent pas.
Alain est aussi le cofondateur du collectif "Orange j'enrage !"
"Je reçois beaucoup de dossier et de photos qui sont assez "lourds" et j'en envoie aussi beaucoup, des dossiers haute définition pour des livres ou encore des affiches, résultat ces dossiers mettent un temps infini à être envoyer, et parfois ça n'est même pas possible."
C'est à force de confronter les expériences malheureuses de ce genre allant jusqu'à l'isolement complet de personnes âgées, qu'Alain et quelques habitants ont décidé de lancer le collectif "Orange j'enrage !". La première réunion publique a réuni une quarantaine de personnes, l'idée est maintenant de recenser les incidents, les pannes, différentes d'un domicile à l'autre en nature et en durée. "Nous souhaitons montrer l'ampleur des dégâts" précise Sarah Puechavy, la cofondatrice du collectif "Orange j'enrage !" "La cause de tout ça ce n'est pas uniquement la météo. Ces pannes à répétition dont les durées ne cessent d'augmenter, c'est l'état du réseau abandonné."
Le collectif n'exclut pas d'aller en justice dans un deuxième temps. L'opérateur a adressé un courrier assurant prendre en compte la situation. A suivre!