Malgré le Covid et la fermeture des restaurants, un maître-restaurateur en Ardèche vient d'en acheter un. En attendant son ouverture normale, il se transforme en traiteur avec des plats à emporter.
Il est debout depuis 04h00 du matin. Sa cuisine c'est sa vie. Sébastien Courtine est ambassadeur d'Ardèche. Autant dire qu'il choisit ses produits avec soin: que du frais et du local. Et en rachetant le fonds de commerce du Fournil, restaurant emblématique en plein centre-ville d’Aubenas, Sébastien Courtine a osé un gros coup: ouvrir un restaurant en pleine fermeture généralisée. Il fallait oser. En attendant de pouvoir ouvrir pour de vrai, le voilà traiteur pour de la vente à emporter.
"J'aime bien les légumes moches"
Sur le marché où nous l'accompagnons dimanche 24 janvier, avec son masque habillé du logo "maître restaurateur" en gros sur le visage, le voilà qui fouille dans les bacs d'oignons bio: "J'aime bien les oignons moches, je les trouve jolis. J'aime bien les légumes moches. Les légumes qui ont poussé naturellement. Ça se voit à l'oeil nu en fait. Ceux-là ne sont pas calibrés, il y a toutes les tailles."
En général Sébastien ne travaille qu'avec de petits producteurs du coin, lui qui habite Aubenas depuis 20 ans. Alors pour ne pas perdre les bonnes habitudes, et soutenir également les producteurs, il a lancé une carte traiteur avec pleins de légumes de saison. Logique.
"Pour moi, je suis ouvert"
Depuis trente ans qu'il a le nez dans les marmites, Sébastien a toujours voulu devenir un jour propriétaire: "Je me sens comme un poisson dans l'eau. Je me sens à ma juste place." dit-il dans sa cuisine au-milieu de marmites géantes. "Pour moi, je suis ouvert, comme si on était ouvert classiquement, sauf que la salle est vide. Mais les gens sont quand-même là à l'accueil, pour venir chercher leurs plats. On fait ça pour faire plaisir aux gens surtout ! Finalement je me sens comme d'habitude, chez moi dans ma cuisine. Les restaurants ne sont pas tombés dans l'oubli."
Pour être sûr de préparer ce qu'il faut les commandes sont prises la veille, pour limiter les risques. Et le chef cuisinier se rend tous les matins au marché ou chez les producteurs directement. "Pour l'instant, ça démarre pas mal" dit-il.
"Si il faut cuisiner dans la rue, on ira cuisiner dans la rue"
Malgré le Covid, Sébastien tient à travailler, quoi qu'il en coûte: "Si il faut cuisiner dans la rue, on ira cuisiner dans la rue. On cuisinera partout où on peut cuisiner. C'est un art de vivre. Je ne suis pas cuisinier à mi-temps, je suis cuisinier permanent. Il n'y a aucune raison que, covid ou pas, il m'empêche de vivre ma vie de cuisinier." Avec un peu d'optimisme, le restaurateur est sûr de bientôt ouvrir pour de vrai.