Selon deux études du CNRS et du Muséum d'histoire naturelle publiées en mars 2018, la disparition des oiseaux dans les campagnes françaises à de quoi inquiéter. 20 à 30 % des oiseaux auraient disparus. Le bassin de vie d'Aubenas fait partie de ces territoires désormais silencieux.
La chouette chevêche, l'hirondelle rustique, la mésange bleue ou encore le moineau-friquet et le pinson du nord, ce sont pour la plupart des espèces communes d'oiseaux qui disparaissent peu à peu de nos campagnes. Dans la plaine d'Aubenas, depuis une dizaine d'années, le constat est frappant : on entend plus chanter d'oiseaux !
Selon la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), l'habitat résidentiel dispersé, les zones artisanales et commerciales ainsi que la déviation d'Aubenas ont fortement diminué la zone d'habitat des oiseaux. Les champs et les troupeaux d'élevage ont quasiment disparus de la plaine. Les quelques haies restantes, les vieux arbres et les anciennes bâtisses agricoles servent encore de refuge aux derniers oiseaux.
L'agriculture a aussi sa part de responsabilité. Dans le quartier Saint-Pierre d'Aubenas, les parcelles de céréales et de fruitiers se côtoient. L'utilisation intensive d'herbicides et d'insecticides ont définitivement mis à mal les sols. Les insectes ont disparus et du même coup les oiseaux qui ne trouvaient plus rien à manger.
Face à ce constat, les comportements évoluent. De plus en plus d' agriculteurs se covertissent en Bio et quelques uns se rapprochent de la LPO pour installer dans leurs champs des nichoirs. Une cinquantaine de nichoirs à chouettes ont été installés dans les clochers des églises par la LPO avec l'aide du département de l'Ardèche. Enfin, de plus en plus de particuliers installent chez eux dans leurs jardins des refuges LPO.
L'espoir n'est pas perdu. Un changement véritable des pratiques agricoles pourrait ramener certaines espèces d'oiseaux dans ces bassins de vie. Florian Veau de la LPO citait récemment un habitant : " Mon voisin est passé en bio, on entend de nouveau des oiseaux "...