En Ardèche, les températures annoncées, la sécheresse persistante et les nombreux départs de feu depuis quelques jours font que les pompiers sont en alerte. Un risque classé "sévère" et des vents forts attendus qui justifient, pour ce week-end, la mise en place d'un avion de surveillance et l'astreinte d'un "cadre feux tactiques", expert du contre-feu.
"Dans certains coins du département, il n'a pas plu depuis 30 voire 40 jours"... des indicateurs de végétation et de sécheresse qui "montent" : les pompiers de l'Ardèche vivent en ce moment un accroissement du risque incendie. Bien que "sévère", la situation n'a rien d'alarmant ou d'anormal pour cette période de l'année, mais de fait une extrême vigilance est de mise.
14 feux de forêt en une semaine
Depuis une semaine, les pompiers du SDIS 07 ont été très sollicités : ils ont eu à gérer quatorze feux de forêts.
Vendredi 20 mai, deux se sont déclarés : l'un non loin d'Annonay, sur la commune de Roiffieux, mobilisant une centaine d'hommes et un hélicoptère. Bilan : 7 hectares de résineux et de broussailles détruits, et une semaine plus tard, des effectifs toujours sur place pour éviter les reprises.
Plus au sud, le même jour, ce sont 140 soldats du feu qui doivent affronter les flammes et protéger deux habitations avec le soutien de deux canadairs sur la commune de Laurac-en-Vivarais. Là, dans le parc naturel régional des Monts d'Ardèche, ce sont 25 hectares qui sont partis en fumée.
Des incendies parfois volontaires
Deux jours plus tard, dimanche, c'est à Payzac qu'un incendie se déclare. Deux autres suivront sur la même commune, dont le dernier ce vendredi 27 mai à une heure du matin.
Car non contents de faire face à des conditions climatiques plus compliquées, les pompiers voient leur tâche compliquée par des départs de feux volontaires. A Payzac, il y a peu de doutes.
Un dispositif de surveillance renforcée
A l'approche du week-end, c'est sur l'anticipation que le SDIS 07 doit miser. Au menu : forte présence touristique dans le sud du département, mais aussi conditions climatiques encore un peu plus tendues avec des vents en rafale jusqu'à 70 kilomètres par heure.
Du coup, côté secours à personnes, les centres de secours du sud ont été renforcés. Sur le plan de la prévention des incendies de forêt : les caméras situées sur les points hauts des massifs ont été activées et un avion de surveillance sera dépêché dans le ciel ardéchois, avec à son bord un officier spécialiste des feux de forêt.
Sa mission : signaler d'éventuels départs et évaluer la situation pour dimensionner au mieux le dispositif de lutte dans un contexte de vents forts.
Envisager l'usage de contre-feux si besoin
Au sol, un officier dit "cadre feux tactiques" restera mobilisé pour pouvoir diriger des équipes de "brûleurs", ces spécialistes du contre-feu dont l'objectif est de supprimer le combustible d'un incendie situé sur sa trajectoire.
La liste des moyens prévus peut paraître impressionnante, et pourtant. Au SDIS de l'Ardèche, on considère que ce genre de configuration reste "légère" par rapport à celles déployées en été.