A 20 ans, un jeune néonazi ardéchois vient d’être arrêté par la DGSI et mis en examen par le parquet anti-terroriste de Paris. Il est suspecté d’avoir projeté un attentat terroriste.
Repéré sur les réseaux sociaux et messageries cryptées, le jeune homme de 20 ans se faisait appeler « HeinrichHimmler88 », du nom de l’un des principaux dignitaires du Troisième Reich, chef de la SS. Le chiffre 88 fait, lui, référence à la huitième lettre de l'alphabet H, pour le salut nazi "Heil Hitler".
Il y aurait tenu des propos néonazis et menacé, dans des vidéos, de s'en prendre « aux juifs, aux noirs, aux femmes, à la communauté LGBT », selon une source proche du dossier citée par l’AFP.
Le jeune homme a été arrêté mardi, dans une commune entre la Drôme et l’Ardèche, où il résidait. Les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui le surveillaient, ont constaté qu'il était à "la recherche d'une arme", et craint un passage à l'acte imminent.
Selon une information du Parisien, il a été mis en examen vendredi pour "entreprise individuelle terroriste" et placé en détention provisoire.
Un profil instable
« C'est un profil instable, avec beaucoup de ressentiment à l'égard de plusieurs groupes de personnes qui l'auraient maltraité plus jeune », confie encore une source à l’AFP. Pupille de la nation, le jeune homme aurait eu une histoire familiale compliquée, séjourné dans plusieurs foyers et se serait rapproché du néonazisme via internet.
S'il a assumé en garde à vue son admiration pour l'idéologie nazie, il a "nié vouloir se servir d'une arme" pour commettre une tuerie. Sollicités par l'AFP, ses avocats n'ont pas souhaité s'exprimer.
Depuis 2017, huit projets d'attentats imputés à l'ultradroite ont été déjoués en France et une dizaine de procédures en lien avec cette mouvance ont été ouvertes au pôle antiterroriste de Paris. C'est une menace "prise très au sérieux" et qui "monte en puissance", selon un magistrat antiterroriste parisien.