A Privas, dans le quartier Saint-Clair, une parcelle agricole accueillant depuis des années un troupeau de moutons est devenue le lieu de la discorde. Enjeu environnemental pour les uns contre dynamisme économique pour les autres, les avis sont partagés.
La polémique enfle sur une prairie de 2,2 hectares situé au pied du Coiron, chemin Saint-Clair, sur la commune de Privas non loin du siège départemental des sapeurs pompiers de l'Ardèche. Ce terrain qui appartient à la mairie vient d'être requalifié en zone constructible lors du conseil municipal du 25 mars dernier pour développer la zone artisanale du secteur. Ce qui n'est pas du tout pour plaire à l'association "Privas Qualité de Vie" qui entend déposer un recours au tribunal administratif de Lyon pour faire annuler cette requalification de la parcelle dans le dernier PLU.
Selon Jeanne Voiry, jeune maraîchère bio en cours d'installation à proximité de la parcelle et membre de l'association, cette décision est un non sens écologique. La perte de biodiversité à cet endroit où les maisons individuelles et les entreprises se côtoient déjà en grand nombre serait importante. C'est également absurde dans la mesure où il existe de nombreux locaux vides dans la zone artisanale et commerciale du Lac située juste à côté. Cette terre plate située au bord de la route et facilement irrigable serait un véritable atout pour une activité agricole. Toujours selon Jeanne Voiry, il existe des porteurs de projets pour développer une agriculture bio et locale sur la commune de Privas qui pourraient profiter de cette parcelle.
Le maire de Privas, Michel Valla se dit quant à lui soucieux de développer les circuits bio et courts sur sa commune mais il défend son projet qui selon lui apporterait dynamisme et emploi. Il déclare également que la vacance de certains locaux vides dans la zone du Lac n'est que provisoire.
La Confédération Paysanne de l'Ardèche apporte son soutien à l'association "Privas Qualité de Vie". En se joignant à leur démarche, le syndicat entend dénoncer l'artificialisation des sols qui ne cesse d'augmenter. Il ne reste plus que 5 agriculteurs sur la commune de Privas et le nombre de terres agricoles aurait chuté de 46 % entre 1979 et 2002.