L'unité de façade affichée par la classe politique hier au Congrès de Versailles s'est fracassée aujourd'hui lors de la séance de questions au gouvernement. Droite et gauche se sont opposées violemment, affichant cette fois leurs divergences autour de la politique sécuritaire.
La séance des questions au gouvernement, mardi à l'Assemblée, quasi totalement consacrée aux attentats, s'est déroulée dans une ambiance très tendue entre la droite d'un côté, la gauche et le gouvernement de l'autre. L'intervention mardi, dans un hémicycle au drapeau en berne et quasiment sans siège vide, de Jean Glavany (PS) affirmant que ceux qui s'abstiendraient de l'unité nationale "seraient rejetés aux oubliettes de l'Histoire", a fait bondir l'opposition.
"Soyons des patriotes rassemblés pour abattre le terrorisme", a alors appelé le Premier ministre, qui a rendu hommage aux forces de l'ordre, au personnel médical et aux enseignants. Si toute la gauche s'est levée pour applaudir, la droite n'a pas bougé - seule une poignée d'élus dans ses rangs se joignant aux applaudissements.
Sans avoir la parole, Charles de la Verpillière, député de l'Ain (Les Républicains) a lancé au Premier ministre un "c'est bien trop tard". Il a été rappelé à l'ordre par le président de l'Assemblée Claude Bartolone (PS). Laurent Wauquiez et Christian Estrosi, tous deux têtes de liste LR aux régionales,
sont ensuite montés au créneau avec leurs propositions concernant les fichés S.
Il n'y a plus de place pour les demi-mesures"- L. Wauquiez -
Le Premier ministre, qui a répondu à la plupart des questions, ainsi que le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian,ont défendu les mesures mises en oeuvre depuis vendredi, mais aussi les lois votées depuis 2012.
Le député PS de l'Isère Erwann Binet s'est dit consterné par la tournure du débat dans un tweet. :
Le député PS de l'Isère Erwann Binet s'est dit consterné par la tournure du débat dans un tweet. :
Consterné par le cynisme de l'opposition lors de cette séance des #QAG qui aurait dû prolonger la dignité du #CongresVersailles #directAN
— Erwann Binet (@erwannbinet) 17 Novembre 2015