Attentats de Saint-Etienne-du-Rouvray : l'incompréhension règne toujours à Montluçon

Quelques jours après le massacre d'un prêtre dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray par deux jeunes terroristes de 19 ans, ceux qui ont connu Abdel-Malik Petitjean sont encore sous le choc. L'incompréhension règne dans le quartier où il a résidé à Montluçon. 

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Un adolescent gentil et sans histoire. C'est le souvenir qu'a laissé Abdel Malik Petitjean à Pierre*, l'homme qui l'a hébergé pendant plusieurs mois en 2012. Notre équipe l'a rencontré ce vendredi mais il n'a pas souhauité s'exprimer devant notre caméra. Encore sous le choc, il se souvient des moments passés avec le jeune homme de 19 ans, loin de l'image de terroriste qu'il voit en boucle dans les médias.

Pierre a raconté les quelques mois passés avec celui que tout le monde dans le quartier appelle Malik. Un jeune homme avec qui il a vécu, sans parler de religion et sans voir de signes de sa radicalisation. Il se souvient l'avoir aidé à passer son brevet de sécurité routière et à acheter son scooter. 

Adbel-Malik Petitjean est arrivé à Montluçon en 2008. Il étudie d'abord au collège Jean Zay, puis au lycée Paul Constans. A ses heures perdues il retrouvait ses amis comme tout adolescent avant de partir pour Aix-les-Bains avec sa mère et sa plus jeune soeur en 2012. Depuis, le jeune terroriste est régulièrement revenu à Montluçon y voir ses amis du quartier Dunlop et sa soeur aîné. Elle et sont compagnon sont sortis de garde à vue jeudi soir mais à Montluçon leurs portes restent closes. 

Fiché S


Abdel Malik Petitjean, 19 ans, était fiché S depuis le 29 juin, selon une source proche de l'enquête. Le 10 juin, il s'était rendu en Turquie avec un Français de 20 ans, fiché S. Il n'y était resté que 24 heures, mais avait pu rentrer en France sans se faire repérer, les autorités turques n'ayant émis un signalement à son encontre que fin juin.

Il était vraisemblablement recherché depuis le 22 juillet, soit quatre jours avant l'attentat. Un service étranger avait alerté l'Unité de coordination de la lutte
antiterroriste (Uclat) qu'un homme, à l'identité inconnue, "serait prêt à participer à un attentat sur le territoire national". Cette information était accompagnée d'une photo dont les enquêteurs trouvent à présent qu'elle ressemble fortement à Abdel Malik Petitjean.

Petitjean apparaît dans une vidéo diffusée par un organe de propagande du groupe Etat islamique, l'agence Amaq, a révélé jeudi le centre américain de surveillance de sites jihadistes SITE. Sur la vidéo d'une durée de 2 minutes 26 secondes, il profère des menaces en français, entrecoupé de phrases en arabe, à l'encontre de la France et s'adresse directement à François Hollande et à Manuel Valls.

*Le prénom a été modifié

Reportage d'Aurélie Albert, Anne-Claire Huet, Tom Gaudu et Brice Ordas. Intervenants : Mohammed Jemmah, Président de l'association des musulmans de Montluçon.

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