Depuis 40 ans, le Centre d’Information des Droits des Femmes et des Familles de l'Isère écoute et oriente les femmes en difficulté. Une baisse importante des subventions de la Région et du Département cette année, pourrait contraindre le centre à fermer ses portes dès septembre.
Un centre d'écoute, d'information et d'orientation anonyme et gratuit
Depuis 40 ans à Grenoble, le CIDFF de l'Isère aide les femmes dans leur autonomie. Il apporte d’abord une information juridique (droit du travail, famille…). Il s’implique également dans la lutte contre les discriminations et les violences sexistes, et accompagne les femmes dans l’emploi et la formation: bilan de compétences, aide à l’élaboration d’un projet ou à la création d’entreprise.L’an passé, le CIDFF de Grenoble a reçu 7.000 appels et accueilli 3.000 femmes dans ses locaux du centre-ville de Grenoble, mais aussi lors de permanences dans plusieurs villes du département.
On est très en avance sur les faits de société"
Selon Josette Casse, la directrice de l’association, le rôle du centre est aussi de remonter les informations et interpeller les pouvoirs publics sur les problématiques rencontrées par les femmes. "C’est un indicateur pour la mise en œuvre des politiques. On est très en avance sur les faits de société."
Elle constate notamment que les très jeunes femmes et les femmes seniors rencontrent de grosses difficultés sur le terrain de l’emploi. Ce qui pose problème pour leur autonomie. Par ailleurs, le communautarisme prend de l’ampleur et tend à assigner les femmes au foyer.
Une baisse drastique des subventions
L'association a perdu 35% de son budget. Le centre, soutenu par la Ville (30.000 euros) et l'Etat (72.000 euros) a perdu les subventions du Département (-55.000 euros) et vu les subventions versées par la Région diminuer de 80%.Des conditions qui ne permettent pas la poursuite de l'activité, selon la directrice du CIDFF de l'Isère qui a lancé une pétition. Si rien ne bouge, le centre pourrait fermer ses portes mi-septembre, selon Josette Casse qui constate, amère, "la question de l'égalité hommes-femmes n'est visiblement plus une priorité en Isère".
Pour défendre leurs choix, Région et Département expliquent se concentrer désormais sur les violences faites aux femmes, conformément à leurs compétences.