Dans le centre-ville d’Aurillac, les travaux du réseau de chaleur bois se poursuivent. Si le calendrier est respecté, fin 2020 ou début 2021, le réseau sera opérationnel et fournira en énergie près de 6 000 personnes.
Si vous passez dans le centre-ville d’Aurillac, impossible de passer à côté de ces engins de chantier. Les travaux avenue de la République se terminent et vont redescendre vers l’avenue de la gare, pour continuer place Semard et rue François Maynard. Une autre équipe travaille sur les boulevards et arrivera d’ici 15 jours sur le boulevard Lescudilliers et rejoindra le Prisme.
Pas moins de 22 km de réseau
Des travaux nécessaires pour la mise en place du réseau de chaleur bois. Actuellement, 15 des 22 km de réseau au total ont déjà été réalisés. Cyril Lagarde, technicien de voirie, explique : « Il s’agit de faire des tranchées et ensuite une entreprise pose les tuyaux. Ils sont soudés. Puis les ouvriers rebouchent la tranchée, refont les enrobés et la réfection de la chaussée. La circulation est ensuite rouverte. C’est un train de 50 à 100 m qui ouvre, qui ferme et chemine le long du réseau de chaleur ».La circulation perturbée
Conscient de la gêne occasionnée pour les automobilistes, le technicien de la voirie, indique : « On ne peut pas faire de fumée sans feu. On essaie de reporter tous les travaux annexes pour ne pas gêner la circulation. On est actuellement dans la pire phase, j’allais dire. Mais l’artère de l’avenue de la République va être rouverte et ce sera mieux au niveau de la circulation. On ne va aller que sur de l’amélioration, cette phase critique une fois passée ». À Aurillac, ce sera le plus important réseau du Cantal et le quatrième réseau moderne à être mis en place après Vic-sur-Cère, Saint-Flour et Murat. Environ 6 000 personnes devraient y être raccordées. La chaufferie est presque terminée. La mise en eau de la première partie sera faite pour le prochain hiver. Cela représente la moitié du réseau.Un réseau opérationnel dans quelques mois
Si le calendrier est respecté, tout devrait être terminé en décembre 2020 ou début 2021. Pas moins de 150 sous-stations seront opérationnelles, c’est-à-dire des chaufferies qui alimentent les immeubles. Seront notamment raccordés les gymnases, la gendarmerie, les crèches, la mairie. Le réseau permettra d’alimenter des bâtiments (privés, publics, industriels) en chauffage, en eau chaude sanitaire ou en process (pour l’industrie : vapeur, eau surchauffée). La ville d’Aurillac a confié à ACB (Aurillac Chaleur Bois), filiale d’ENGIE Solutions, la conception, la réalisation et l’exploitation d’une chaufferie biomasse et d’un réseau de chaleur pour 24 ans.Pour Pierre Mathonier, maire (PS) d’Aurillac, le réseau est un projet ambitieux : « C’est un projet qui est important parce que l’enjeu est à la fois écologique, économique et social. Ecologique parce que c’est un réseau de chauffage bois, avec une consommation à 90 % renouvelable. La ressource est issue du massif forestier à 60 km maximum d’Aurillac. C’est un projet économique parce que la filière bois est mobilisée, avec une unité créée sur place. Quand on brûle de l’énergie bois, on n’augmente pas le nombre de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. L’enjeu est social car le coût de l’énergie sera moindre et pas sujet aux fluctuations du cours du pétrole. Ca génère une quinzaine d’emplois directs et le même nombre indirectement. Il s’agit d’un dispositif vertueux ». Le projet, subventionné à hauteur de 65 % par l’ADEME (agence de la transition écologique), est d’un coût de près de 20 millions d’euros.Un dispositif vertueux