Lundi 30 avril, 58 vaches ont été retrouvées mortes dans une exploitation agricole située à Saint-Gérons, dans le Cantal. Dans un état dépressif, l’éleveur aurait laissé les animaux sans eau ni nourriture pendant plusieurs semaines.
« On a constaté un abandon de soins dans cette exploitation. Les animaux étaient laissés sans eau ni nourriture. Et leur litière n’avait pas été changée depuis longtemps » explique Antoine Maillard, directeur adjoint de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), confirmant ainsi une information de La Montagne.
Incommodé par l’odeur provenant de l’exploitation, des voisins ont prévenu le maire de la commune samedi soir. L’élu s’est alors rendu sur place lundi matin, accompagné des services de la DDCSPP et de la gendarmerie. « C’est à ce moment qu’on a découvert 58 cadavres de vaches » se désole Michel Canches, maire de Saint-Gérons.
Sur un cheptel de 87 bêtes, 58 ont en effet été retrouvées mortes dans leur étable. Trente bovins étaient encore vivants à l’arrivée de la DDCSPP mais dans un état critique. Jeudi 3 avril, les services vétérinaires ont ainsi dû procéder à l’euthanasie de 14 animaux pour abréger leurs souffrances. « Une société d’équarrissage va venir chercher les dépouilles des bêtes vendredi et samedi, précise Antoine Maillard. Mais l’opération s’avère compliquée car certaines sont engluées dans la boue, d’autres sont déjà dans un état de décomposition avancée ».
L'éleveur ne se rendait pas compte de ce qu'il faisait
Selon le maire de la commune, certains animaux seraient morts depuis au moins quatre semaines. L’éleveur, âgé de 44 ans, a été hospitalisé suite à cette découverte. « J’ai passé toute la journée du lundi avec lui, raconte le maire de la commune. Il faisait un déni total de la réalité, il ne se rendait pas compte de ce qu’il faisait. Je pense qu’il était dans un état dépressif ». Selon l’élu, cet incident n’est qu’un triste reflet de la situation des agriculteurs. « Ils ont de plus en plus de mal à s’en sortir, ajoute-t-il. Ce type de cas risque de se renouveler régulièrement au cours des prochaines années ».
Depuis cette découverte, l’élu, accompagné de la Chambre d’Agriculture, cherche un nouvel éleveur qui pourrait prendre en charge les vaches survivantes. « Pour l’instant, c’est le frère de l’éleveur qui s’occupe d’elles » précise Michel Canches. De son côté, le parquet a ouvert une enquête judiciaire pour maltraitance sur animaux.