Originaire du Cantal, Romain Bernard vit désormais à Toulouse. Il est illustrateur et auteur pour la jeunesse, mais également graphiste. A force de persévérance, il a su se faire un nom dans le monde de l’édition et a publié deux livres.
Pas facile de se faire remarquer dans le monde foisonnant de l’édition. En publiant deux livres jeunesse en 2019, « Chromopolis » et « Jour après jour », Romain Bernard a su imposer son style. A 39 ans, il est illustrateur et auteur pour la jeunesse. Il est également graphiste. Il réalise des illustrations pour l’édition, pour des couvertures de romans, pour des articles de presse et parfois pour la communication. Né à Aurillac dans le Cantal, il part à Angoulême puis à Toulouse pour des études d’art appliqué. Après sa licence, il travaille comme infographiste dans une agence. Il collabore pendant une dizaine d’années avec des architectes.
Le choix de l'indépendance
C’est en 2015 qu’il devient indépendant. Romain Bernard raconte : « J’ai quitté le travail salarié pour me mettre à mon compte. Je réalisais alors des pochettes de disques. Au début, mon activité a été restreinte, car lorsqu’on démarre, il faut trouver les contacts. J’ai commencé à faire de l’illustration à ce moment-là. En cinq ans j’ai fini par devenir plus illustrateur que graphiste ».Inspiré par ses amis illustrateurs
Afin de se faire connaître, le jeune dessinateur active son réseau. Il explique : « J’avais déjà beaucoup d’amis qui travaillaient dans cette branche. Ils étaient eux-mêmes illustrateurs indépendants, publiaient des livres ou faisaient des commandes pour des éditeurs. Je me suis beaucoup inspiré des gens autour de moi. J’ai fait beaucoup de démarchage. J’ai dessiné. J’ai développé une technique de peinture que je n’avais pas. A partir du moment où j’ai eu suffisamment d’images, j’ai pu faire des portfolios et les envoyer à des éditeurs ou à des journaux. J’ai alors eu mes premières commandes. Il y a eu aussi des périodes de pleins et de creux ».Trouver son style
Des pleins et des creux, mais surtout une période où le style de Romain s’affirme. Il souligne : « La technique que j’utilise le plus est la gouache. J’avais très peu expérimenté la peinture et j’avais plus une pratique de dessin au crayon. J’utilisais beaucoup l’ordinateur pour coloriser mes dessins. Je me suis mis à la gouache car j’ai vu des illustrations qui me plaisaient beaucoup avec la gouache. Je me suis rendu compte très vite que cette technique me plaisait. Ca va donner quelque chose avec des couleurs assez vives et un travail de l’aplat ».Devenir auteur
Petit à petit, Romain ne reste pas qu’illustrateur et devient auteur pour la jeunesse. Une bascule qui s’est faite progressivement. « Je faisais plutôt des illustrations et je pensais plutôt au début faire de l’illustration pour des auteurs. En voyant mes amis raconter leurs propres histoires, ça m’a fait envie. On commence à penser à une histoire que l’on aimerait raconter. Ca peut venir par une image sur laquelle on travaille. Par exemple, « Chromopolis » raconte l’arrivée de la couleur dans un monde en noir et blanc. L’idée est apparue à partir d’une image » confie le Cantalien.Un métier précaire
Romain semble s’épanouir complètement dans son métier. Pourtant la vie d’illustrateur n’est pas un long fleuve tranquille. Il affirme : « C’est un métier très difficile avec des revenus très irréguliers, des périodes de doute. Quand on prépare un livre, il y a des moments de réflexion. Il faut s’y connaître en droit d’auteur et éviter les pièges. C’est un métier de réseau donc en connaissant d’autres auteurs, on se passe beaucoup d’informations. Des associations et des organismes sont là aussi pour aider les auteurs. Mais ça reste assez précaire ».Des difficultés qu’il affronte mais aussi de grandes joies rencontrées, quand vient par exemple le temps du dessin. Romain planche actuellement sur un prochain livre mais veut prendre son temps. « Dessiner me plaît énormément. Et pourtant ce n’est pas ce que je fais le plus. Dans ces moments-là, quand je suis sur ma planche en train de peindre, ça me procure énormément de bien-être. Je me dis que je ne pourrais pas espérer mieux » avoue-t-il.Je ne pourrais pas espérer mieux