Yvette Horner, légende de l’accordéon, est décédée le 11 juin à l’âge de 95 ans. Elle avait beaucoup influencé Sylvie Pullès, autre star de l’accordéon, d’origine auvergnate.
La reine de l’accordéon Yvette Horner est morte lundi 11 juin, à l’âge de 95 ans. Dès l’annonce de son décès, Sylvie Pullès, autre star de l’accordéon surnommée "la reine d’Auvergne", a rendu hommage sur Facebook à sa "chère Yvette".
"Elle représentait beaucoup de choses pour moi, nous confie la musicienne. C’était la première femme à avoir remporté la coupe du monde d’accordéon en 1948. C’est grâce à des personnes comme elle que j’ai eu envie de jouer de cet instrument."
Sylvie Pullès salue la mémoire d’une artiste "au répertoire très éclectique, ne se cantonnant pas à la valse musette".
Elle pouvait jouer du Bach, du Beethoven, comme elle pouvait jouer avec Boy George. Elle a toujours été dans le vent, toujours été à la mode, jusqu’à la fin : en 2011, Julien Doré l’a invitée à participer à son album.
— Julien Doré (@jdoreofficiel) 11 juin 2018
Et si Yvette Horner était "une grande musicienne", c’était aussi "un personnage", pas seulement pour ses tenues extravagantes. "Elle avait un tempérament volcanique. Elle avait son caractère, et il en fallait pour être dans un milieu masculin comme ça", se souvient Sylvie Pullès.
"Comme si j'avais vu le pape"
Sylvie Pullès et Yvette Horner ont toutes deux étudié au conservatoire de Toulouse. Et toutes deux ont commencé par y étudier le piano. Autre point commun, leurs liens avec le Tour de France : pendant onze ans, Yvette Horner en a été la mascotte, apparaissant sur le toit d’une voiture publicitaire de la caravane, jouant de son instrument sous les vivats. Sylvie Pullès de son côté participe également régulièrement au Tour, lorsqu’il passe dans la région.
La Cantalienne voit sur scène la reine des bals populaires pour la première fois en 1990, au Palais des Congrès de Pau.
J’avais 18 ans, j’étais très impressionnée. La voir, c’est comme si j’avais vu le pape ! Je ne lui ai pas parlé, j’étais une petite souris cachée en train de regarder cette grande dame.
"Une page qui se tourne"
La première vraie rencontre aura lieu pour un concert commun au Zénith de Paris en 2003 : "Il y avait aussi André Verchuren, raconte Sylvie Pullès. Des grosses pointures ! C’était comme débuter dans le rock’n’roll et voir Johnny." Par la suite, les deux accordéonistes se croiseront régulièrement, notamment lors d’un second Zénith en 2004.
Le 152e et dernier album d’Yvette Horner, "Yvette hors norme", est le préféré de Sylvie Pullès : "Parce qu’il est vraiment hors norme. Il y a des musiques un peu psychédéliques, qui passaient dans les boîtes de nuit. Yvette sortait l’accordéon de son carcan habituel."
Avec la mort de cette légende, c’est "une page qui se tourne" : "Je ne la reverrai pas, il va falloir vivre avec des souvenirs. Le bon côté des artistes, c’est qu’ils laissent des choses derrière eux."