C’est un ingrédient de beauté insolite : la bave d’escargot. Nicole en a fait son allié cosmétique. Cette éleveuse d'escargots produit ses propres crèmes à base de cette substance visqueuse. Et elle en est ravie.
C’est une recette beauté qui date de plus de 2400 ans : les crèmes à base de bave d’escargot. Dans les placards de Nicole Boulet, il n’y a que cela. Le seul produit de beauté qu’elle tolère. Éleveuse d’escargots depuis plus de 25 ans à Massiac dans le Cantal, elle est très vite tombée sous le charme de cette substance visqueuse. “Je voulais que ma fille prenne soin de sa peau avec des produits naturels, précise-t-elle. C’est pour cela que j’ai décidé de me former dans une école de cosmétique pour savoir le reproduire moi-même pour ma fille”. Depuis, Nicole ne s’en lasse pas. “Je l’utilise en cure au printemps et à l’automne”, se réjouit l’éleveuse.
Des ingrédients naturels
Adepte de cet ingrédient beauté, elle partage régulièrement son savoir-faire aux différents visiteurs de son exploitation. Sa crème préparée maison a tout d’une crème cosmétique classique. Elle indique : “On a les mêmes ingrédients qu'un produit ordinaire : de l’huile, de l’eau, un produit émulsifiant et un principe actif”. Alors, comme le suggère la célèbre comptine et Nicole, la bave d’escargot doit être trempée dans l’huile et dans l’eau. Nicole détaille les étapes de fabrication : “Une fois les mains et le matériel lavés, on prend de l’eau. Je privilégie plutôt de l’eau florale, à la lavande par exemple. J’y ajoute de l’extrait de pépins de pamplemousse. Il va jouer un rôle de désinfectant. Dans un autre récipient, on va mettre de l’huile. Là aussi, je privilégie des huiles parfumées. J’utilise les roses de mon exploitation que je fais macérer dans l’huile. J’y ajoute une cire végétale qui va servir à émulsionner. Une fois que tout ça est prêt, je le mets à chauffer dans un bain-marie. Une fois que la cire fondue a fondu, j’émulsionne la préparation à l’aide d’un fouet en y ajoutant la préparation à l’eau. À la fin, on obtient une crème fluide et blanche qui a l’aspect d’une chantilly. C’est à partir de ce moment que l’on peut aller chercher les escargots. Je les chatouille pour qu’ils sécrètent du mucus que je vais ajouter à ma crème”. Même si elle s’utilise comme une crème cosmétique classique, elle ne doit pas être laissée dans le placard de votre salle de bains.“Elle doit être mise au réfrigérateur et être utilisée très vite. On ne doit pas dépasser plus d’un mois d’utilisation”
Jusqu’à 6 grammes de bave
Pour récupérer la bave, Nicole peut compter sur son cheptel de près de 30 000 gastéropodes. L’agricultrice explique comment elle récolte le précieux liquide : “La bave permet à l’escargot de se déplacer mais aussi de se défendre contre les prédateurs. Quand on lui frotte son pied, on l’agresse. Il va donc se défendre et produire le mucus d’escargot. On va donc le chatouiller avec le doigt mais on ne va pas le blesser physiquement”. Un escargot adulte est capable de produire jusqu’à ⅕ de son poids en bave, soit 4 à 5 grammes… De quoi sortir le buvard. Nicole conseille donc de ne pas lésiner sur la quantité de bave. “Il faut que ça représente 20 à 25% du poids total de la préparation, précise-t-elle. Pour un pot de 25 grammes, il faut donc deux à trois escargots”.
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Des bienfaits pour la peau ?
Nicole est convaincue des bienfaits de cette crème pas comme les autres. “C’est une crème réparatrice, affirme-t-elle. Elle est bourrée d'allantoïne qui régénère l’épiderme. C'est une crème qui pénètre tellement facilement. J’ai cet effet de fraîcheur sur la peau. Je l'utilise comme cosmétique mais aussi pour soigner quelques bobos comme des petites brûlures”. Conquise, l'éleveuse compte décliner la précieuse substance dans d’autres produits. Prochain produit dans les placards de Nicole : le savon à base de bave d’escargot.
Vous pouvez retrouver Nicole et son élevage d'escargots ainsi que d'autres passionnés d'animaux dans le numéro spécial d'En Grande Vadrouille avec Loïc Ballet. Au sommaire :
La ferme des crocodiles de Pierrelatte : Samuel nous ouvre les portes de sa ferme des plus atypiques.
Les aigles du Léman avec Jacques-Olivier dans la Chablais, près des rives du lac Léman, en Haute-Savoie.
L'élevage de bisons nord américains des plaines de Nicole et Didier dans les monts de la madeleine dans la Loire.
Les chiens de traîneaux de Sophie en Ardèche.
Les alpagas de Corine à Saint-Antoine de l'Abbaye en Isère.