L'écriture en prison pour "sortir des mots hors les murs"

6 détenus viennent de publier un livre écrit en prison. "Dehors aussi, on doit nous prendre pour des ours ?" est le fruit d'une réflexion sur le temps engagée avec leur professeur dans la salle de classe de la maison d'arrêt d'Aurillac. 

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Ce n'est ni un roman, ni un récit, ni une biographie... Mais un livre sur le temps qui passe ou qui reste, et qui n'est plus le même derrière les murs de la maison d'arrêt.
"On a essayé de mettre des mots les uns derrière les autres pour faire des phrases. Et après des phrases, on a fait des chapitres. Effectivement, après, ça fait un livre", témoigne anonymement l'un des auteurs.
"La seule chose qu'on peut maîtriser, c'est peut-être le temps. C'est un peu contradictoire et paradoxal, mais en fait, oui... à quelle heure va être la promenade, l'heure de la douche, du parloir... On ne peut pas se permettre d'être en retard. Un quart d'heure de parloir, c'est un quart d'heure de parloir, ça devient important, même s'il y a des années derrière à faire", explique un autre.

© France 3 Auvergne

"Dehors aussi, on doit nous prendre pour des ours ?" a été écrit par 6 détenus et leur professeur qui les a initiés à l'écriture."Quand on a commencé à écrire - pas écrire pour se justifier, pour revendiquer, pas écrire notre histoire - mais, quand on a commencé à écrire pour être lu, la question qui est venue relativement vite, ça a été celle-ci : 'mais nous, avec ce qu'on a fait, est-ce qu'on peut sortir des mots hors les murs ?", raconte Alain Rouquette.

Des mots pour exprimer des interrogations, une réflexion, et qui ont eu, semble-t-il, un pouvoir en prison.
"Je ne peux pas dire qu'on avait beaucoup de problèmes à la maison d'arrêt d'Aurillac mais on peut dire que ça en a aplani beaucoup", estime Philippe Maître, le directeur de l'établissement. "Le regard qu'avaient les uns sur les autres a un peu changé. Certains ont ouvert les yeux et leurs oreilles aussi en voyant qu'en face d'eux, ils avaient aussi des êtres humains. Et au niveau relationnel, ça a quand même arrangé pas mal de choses".
Voire le reportage de Pascale Félix et Claude Bernard

 

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