Dans le Cantal, comme suspendu au-dessus des gorges du Bès, un sentier vaut le détour. On le surnomme le sentier népalais. Une randonnée magnifique, entre Cantal et Lozère, avec un superbe panorama à la clé. Suivez le guide !
C’est une randonnée exceptionnelle que nous vous proposons : au-dessus des gorges du Bès. La balade commence à Morsanges, dans le Cantal et se termine à la Tour-d’Arzenc-d’Apcher, en Lozère. Le Bès est la plus longue rivière de l’Aubrac. La randonnée proposée fait une boucle de 6 km. Cela prend une demi-journée. Le lit de la rivière est bien visible. Quentin Chantoiseau, accompagnateur en montagne raconte : « Le Bès, dans les années 50 était un petit ruisseau de 5 à 6 mètres de large, pas plus. Plus loin, il y a la confluence avec la Truyère et encore plus loin le barrage de Grandval, mis en eau en 1959. Cette mise en eau a rehaussé aussi bien le niveau de la Truyère que celui du Bès. Si on continue, on arrive vers l’ancien site du village de Magnac, où n’émerge qu’un tout petit cimetière ».
A cheval entre deux départements
Le Bès sert de frontière entre le Cantal et la Lozère. Le sentier est un peu glissant. « Tout au long du chemin, il y a des tunnels : de 1916 à 1918, on a construit une grande conduite forcée à travers la montagne, pour alimenter une centrale hydro-électrique un peu plus bas. Pour retirer tous les gravats, plutôt que de revenir 4 km en arrière, la conduite forcée a été jalonnée de tunnels perpendiculaires, pour sortir tout le granit » explique le guide. Il poursuit : « On a le petit Bès au fond. Il a creusé les gorges. Il y a une dorsale magnifique, appelée squelette. Elle fait la singularité du lieu » précise Quentin Chantoiseau.
"Le sentier népalais"
Le sentier surplombe les gorges. Marc Guibert, vice-président du Parc naturel régional de l'Aubrac, rappelle : « Quand je suis arrivé à Chaudes-Aigues dans les années 80, je cherchais un lieu pour faire de l’escalade. Les personnes du coin m’ont dit d’aller voir les gorges du Bès. Je suis tombé sur ce site grandiose, j’ai appelé des amis et on a commencé à équiper des voies. C’était un sentier d’accès au site d’escalade et on l’a réhabilité. On le surnomme le sentier népalais. Il serpente à flanc de montagne. Il est insolite, pas très long et il permet de faire découvrir au plus grand nombre quelque chose que l’on n’imagine pas. C’est en rupture avec ce que l’on trouve sur les hauts plateaux de l’Aubrac ou sur les volcans cantaliens. C’est toujours une surprise ».
L’accompagnateur insiste : « On n’emprunte pas ce sentier tout seul. On peut être encadré et il faut être équipé ». Cette randonnée est magnifique, avec quelques difficultés sur le parcours. Elle n'est pas recommandée aux jeunes enfants.