Des cours mondiaux au plus bas, un embargo russe qui n'en finit pas, une hausse constante des coûts de production... Alors que les producteurs laitiers vivent la plus forte crise depuis 2009, les syndicats montent au créneau. Dans le Cantal, par exemple.
Chaque année sur son exploitation de Saint-Constant (Cantal), Jérome Merle produit 400.000 litres de lait standard. Par rapport à l'an passé, son revenu a diminué de 25%. "Concrètement sur les six premiers mois de l'année, par rapport à l'année dernière, on a perdu entre 90 et 100 euros du prix à la tonne", explique-t-il. Ce qui représente une perte pour l'exploitation d'environ 3600 euros par mois.
La situation de Jérome, de nombreux producteurs de lait la vivent. Beaucoup ont en mémoire la crise de 2009. Désormais, avec la disparition des quotas laitiers, sans un véritable outil de fixation et donc de stabilisation des prix, les perspectives d'avenir sont alarmantes. De moins de jeunes s'installent en production laitière. "C'est vraiment inquiétant, parce qu'on ne trouve personne," s'émeut Jean-Louis Pouderoux, membre du syndicat des Jeunes Agriculteurs.
Face à cette crise, les responsables syndicaux demandent au gouvernement, aux entreprises de transformation et à la grande distribution de rapidement tout mettre en oeuvre pour que le prix du lait standard augmente. Faute de revalorisation, le président de la section laitière FDSEA du Cantal, Nicolas Cussac, prévient : "On sera obligé de passer sur des actes syndicaux différents... mais pas dans une forme conviviale !"
Sur le terrain, la situation des producteurs de lait semble donc de plus en plus tendue. Dans quelques jours la campagne de fenaison va prendre fin. Les agriculteurs pourraient alors exprimer leur colère au travers d'actions "coup de poing".