L’usine fromagère Lactalis de Riom-ès-Montagne dans le Cantal a été placée sous « vigilance renforcée » par l’Etat mardi 6 juillet. Un problème de rejets non conformes dans l’eau en est à l’origine. La direction affirme avoir effectué des travaux.
Treize sites industriels, dont l'usine fromagère Lactalis de Riom-es-Montagne dans le Cantal, ont été placés par l'Etat en "vigilance renforcée" du fait de non-conformités ou incidents récurrents, a annoncé mardi 6 juillet le ministère de la Transition écologique. "La sécurité des sites industriels à risques est globalement satisfaisante sur l'ensemble du territoire, mais plusieurs sites font encore l'objet d'incidents réguliers ou de non-conformités récurrentes", souligne le ministère. Pour Lactalis, c'est un problème de rejets aqueux non conformes par les usines fromagères de Riom-es-Montagne, Lons-le-Saunier, Raguin-Vercel, Laval-Changé, ou encore de refonte de réseaux des eaux usées à Xertigny. Ce dispositif de "vigilance renforcée", mis en place le 1er juillet sur la base des dernières inspections d'installations classées, vise à ce jour 13 sites relevant de six exploitants : le gestionnaire de déchets Pena, le sucrier Tereos, le SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l'assainissement de l'agglomération parisienne), Esso, Lactalis et le fabricant d'engrais Yara.
Quelques poissons sont morts là où se jette le ruisseau
L’usine pointée du doigt à Riom-ès-Montagne, dans le Cantal, a connu des « défaillances il y a quelques mois » selon le maire (PCF) de la commune, François Boisset. L’élu poursuit : « Il y a eu quelques soucis de pollution, liés aux rejets et à une défaillance au niveau du réseau d’assainissement. Mais ils ont fait des travaux et il n’y a plus de souci à ce niveau-là. Dans la rivière, ça coulait tout blanc ou tout noir. Quelques poissons sont morts là où se jette le ruisseau des Sarrazins. Il y avait beaucoup de petit-lait, des morceaux de tome. Mais ce n’était pas trop méchant. Une centaine de litres de lait concentré s’étaient déversés une fois mais sans pollution majeure ». François Boisset conclut : « Ce placement en vigilance renforcées est plutôt rassurant finalement. J’ai rencontré la nouvelle direction du site la semaine dernière et on a parlé ensemble de ces défaillances. Des travaux ont été réalisés ».
Le point de vue de Lactalis
De son côté, la direction du groupe Lactalis a publié un communiqué mercredi 7 juillet. Elle indique : « Le Groupe Lactalis est pleinement conscient de sa responsabilité environnementale et améliore en continue sa maîtrise des risques industriels. Pas moins de 45 millions d’euros ont été investis ces six dernières années pour le traitement des eaux et 45 millions le seront dans les trois prochaines années. Lactalis dédie tous les ans 200 millions d’euros à l’évolution de ses sites français. Ancré historiquement dans les bassins laitiers, le Groupe fait évoluer en continuité la performance environnementale de ses infrastructures. Les 5 fromageries et laiteries mentionnées dans la communication du Ministère de la Transition Ecologique font toutes l’objet de travaux déjà engagés depuis 2020. L’ensemble des améliorations prévues sera terminé au plus tard en 2022. En attendant l’échéance de ces travaux, des mesures ont été mises en oeuvre sur l’ensemble des sites afin de respecter les normes réglementaires ».
Des travaux réalisés
Concernant le site cantalien, elle précise : « Pour la Fromagerie de Riom, des travaux de modernisation de la station d’épuration ont été finalisés en mars 2021. Ces travaux permettent d’atteindre la conformité des rejets et ont été jugés satisfaisants par les services de la Préfecture. Des travaux complémentaires de sécurisation de l’ouvrage de clarification seront engagés d’ici la fin de l’année 2021 pour être opérationnels courant 2022 ». La direction de Lactalis se veut donc plutôt rassurante.