Depuis une semaine, dans les collèges de France, les cours d’EPS (Education Physique et Sportive) ne peuvent plus se tenir en intérieur en raison du COVID 19. Bouleversement des programmes, météo empêchant la pratique extérieure du sport, dans le Cantal, cette mesure fait grincer des dents.
Une semaine après la mise en place de nouvelles mesures sanitaires par le gouvernement, le 14 janvier, des professeurs d’EPS (Education Physique et Sportive) en collège ne décolèrent pas. En effet, les nouvelles restrictions interdisent la pratique de l’EPS en salle, pour les collégiens. Pour Didier Bertrand, professeur d'EPS au collège Jeanne de la Treille à Aurillac et représentant syndical FSU, « c’est l’incompréhension ». Il explique que les organisations syndicales n’ont pas été consultées dans la prise de cette décision : « Le fonctionnement devait se mettre en place dès le lundi suivant. C’est du désarroi, malgré notre respect des anciennes mesures qui ont prouvé qu’elles fonctionnaient, on nous impose un nouveau protocole sanitaire qui met l’enseignement de l’EPS en danger. »
Programmes bouleversés
En effet, les conditions météorologiques hivernales rendent difficile la pratique du sport à l’extérieur et bouleversent les programmes et les échéances établis. « Notre objectif, c’est de proposer un enseignement de qualité. On est en colère parce que c’est du mépris de prendre ce genre de décision sans concertation. Par exemple, aujourd’hui, il pleut, il fait froid, comment on fait ? L’EPS c’est un programme, des exigences, des compétences à développer, des examens… », regrette Didier Bertrand. Pour respecter ces nouvelles recommandations, des activités programmées depuis plusieurs mois comme le tennis de table, le volleyball, la natation ou l’athlétisme en salle ont été annulées et remplacées par des activités en extérieur comme de la randonnée, lorsque le temps le permet, ou des cours théoriques.
Pratiquer l'EPS en demi-groupe
Pour Didier Bertrand, il n’y a pas de logique à refuser la pratique du sport en intérieur, dans de vastes structures, alors même que les cours continuent. Cependant, il se dit prêt à accepter de nouvelles contraintes, comme par exemple pratiquer le sport en demi-groupe comme cela se fait dans les lycées. « L’éducation physique, ce sont des pratiques corporelles, ce n’est pas de la théorie. Déjà qu’en ce moment les élèves passent la majeure partie de leur temps assis, comme les clubs sont fermés, on s’attache à proposer des activités physiques », regrette Didier Bertrand. Il dénonce également le fait qu’aucune étude ne démontre formellement que les cours d’EPS sont des lieux de contamination.