En pleines estives, brebis et agneaux sont censés paître paisiblement sur les monts du Cantal. Mais pour les loups, c'est l'occasion rêvée de se faire un festin facile : entre 2000 et 2017, le nombre d'attaques de troupeaux a été multiplié par dix en France.
Dans le Cantal, les agriculteurs sont en colère : depuis le début des estives, plusieurs troupeaux de brebis ont été attaqués. Les éleveurs redoutent la présence du loup et demandent aux autorités d'agir.
Près du col de Neronne, à chaque nuit sa tuerie pour les brebis de Tony et Alain Joanny. Les éleveurs ont perdu 29 bêtes au total depuis le début de l'été. Et pour eux pas de doute, le loup est responsable. "On a retrouvé encore deux brebis, qui ont été tué par prédation, on le voit bien, ce n'est pas de la charogne. Au niveau du cou de la brebis, on retrouve les marques de l'attaque." Les loups, éradiqués en France le siècle précédant avant de réapparaître dans les années 1990, se font de plus en plus nombreux : on estime leur nombre proche du seuil de viabilité, fixé à 500 animaux.
Face aux attaques, le ras-le-bol s'installe peu à peu. Impossible de rester surveiller les bêtes constamment, les éleveurs se sentent impuissant. "Notre métier c'est d'élever des moutons pour nourrir la planète, pas les loups, et nous aimons tous nos animaux. De les voir souffrir, en tant qu'éleveur c'est dur." Les syndicats agricoles dénoncent la situation. Ils réclament l'autorisation par la préfecture du recours aux tirs de défenses pour abattre les loups. Car pour eux, l'éradication du canidé est la seule solution.
Pour l'heure, les Joanny envisagent de rentrer leurs brebis en avance cette année. Alors que la descente de l'estive n'est normalement prévue qu'à la mi-octobre.