Coronavirus : et si le confinement boostait les ventes immobilières dans le Cantal ?

Amorcée il y a déjà plus d'un an, la tendance du retour à la vie en campagne semble s'accélérer. Les consultations d'annonces immobilières dans le Cantal ont nettement augmenté. Un effet inattendu de la crise sanitaire, selon certains agents immobiliers du département.
 

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C’est une petite maison traditionnelle du Cantal. Perdue, à flanc de coteaux et offrant une vue sans limite, sur la vallée qui s’ouvre à ses pieds. Un petit coin de paradis qui depuis 8 mois, peinait à séduire dans le catalogue de vente de Jérôme Allaert, agent commercial en immobilier indépendant, dans le Cantal. « Malgré un environnement très privilégié, il n’y avait pas vraiment de demande sur cette annonce». Mais ça, c’était avant. Car depuis plusieurs semaines, les demandes de renseignements par mails ou par téléphone sont quasi quotidiennes, pour ce bien. A tel point que sept visites sont déjà programmées dès la fin du confinement. Vingt prévues, en tout, si l’agent commercial ajoute celles d’un autre bien atypique. Une bâtisse cantalienne de 1803, avec étable et grange, entièrement rénovée, piscine, dans un petit bourg montagnard. Des biens « coupés du monde », en pleine nature, ce sont souvent les principaux critères de futurs acquéreurs, venant de toute la France voire même de Belgique.
Pour Franck Lapié, responsable de l’agence Neowi d’Aurillac, « La tendance n’est pas nouvelle dans le Cantal. Mais il est certain que la situation actuelle révèle des envies, et pour ceux qui avaient déjà l’intention de venir s’installer ici, le confinement est un accélérateur des démarches ». Et Jérôme Allaert de renchérir : « La demande pour des maisons de campagne a doublé. Ces clients, hors département, sont souvent des retraités ou proches de la retraite. Ils veulent une résidence secondaire où accueillir toute la famille. Avec un maître-mot : environnement ! ».

« Les gens se sont lassés de la vie en ville »


« La région parisienne, c’est devenu insupportable ! Les nuisances en tout genre, l’agressivité latente, tout le temps. Le béton, partout. Ici, le seul loisir de beaucoup de personnes, c’est d’aller dans les centres commerciaux. Nous, on veut de la nature ! ». Cécile et Philippe Richez, 45 et 50 ans, sont donc en recherche active, d’une maison dans le Cantal. « Au début, on regardait dans le Jura, le Puy-de-Dôme ou l’Aveyron. Mais très vite, on a choisi le Cantal. On y est plus facilement isolé. Et ce côté « figé dans le temps » nous ravit. J’espère que les gens qui vivent là, se rendent compte de leur chance ».
Un retour à la campagne que Jérôme Allaert a lui même vécu. Il y a 5 ans, avec sa famille, il décide, lui aussi, de quitter Paris. « C’était juste après les attentats de Charlie Hebdo, du Bataclan. On ne voulait plus offrir ça à nos enfants ». Direction le Cantal. « Ma femme y avait des attaches ». Ce conseiller en décoration dans l’événementiel de luxe, change alors de casquette et se reconvertit dans l’immobilier. « Cette tendance du retour à la campagne, je la comprends parfaitement. D’autant plus, ces derniers temps. Après un an de mouvement des Gilets Jaunes, il y a eu la canicule. La pollution. Et maintenant, avec le confinement... Beaucoup de citadins n’en peuvent plus de vivre en ville. Ils veulent fuir une ambiance générale morose voire anxiogène et trouver une meilleure qualité de vie à la campagne ». La crise liée au Covid-19 a fait réfléchir, mûrir les projets et donner du temps pour prospecter. « En cherchant un bien dans le Cantal, les gens originaires de région parisienne veulent retrouver du calme, de la tranquillité et de l’espace, ceux du Sud, des étés plus frais et une vie sans climatisation ».
 
 

Des prix attractifs


Des prix affichés attractifs pour des biens de caractère. C’est ce qui a séduit Brigitte, 61 ans, une habitante de Loire-Atlantique qui veut en finir avec le climat océanique. « L’humidité, en hiver, est trop difficile à supporter. Je n’en peux plus ! Avec mon petit budget, 80,000€ tout compris, je savais que je devais chercher dans des zones un peu reculées. Et le côté sauvage du Cantal, avec ces zones peu peuplées m’a tout de suite plu». Sa perle rare : « une petite maison de 60m2, vendu 48,000€, avec un beau jardin pour faire un grand potager et être autonome ». Comme Brigitte, « C’est souvent par le biais des tarifs avantageux, que les futurs acquéreurs se retrouvent à écumer les annonces immobilières du département ». Un constat que dresse Lionel Doulcet, agent commercial à l’agence Orpi d’Aurillac. « Ici, une bâtisse de caractère en pierre avec toit en lauze, en pleine campagne, vous pouvez en trouver dans une fourchette de 50,000 à 120,000€, en fonction de l’état du bien ». « Les gens se rendent compte que dans les métropoles, ils ne peuvent pas être propriétaires ou alors de petites surfaces. Ici, ils peuvent facilement s’offrir un autre cadre de vie », ajoute Franck Lapié.
 
 

Une aubaine pour un département qui veut gagner des habitants


Au Conseil Départemental du Cantal, entre deux réunions de crise (même si le département fait partie des moins touchés par le Coronavirus – 5 morts depuis le début de la pandémie), le président se félicite de ce coup d’accélérateur plutôt inattendu. « Ce n’est que temporaire mais depuis le début de la crise, la population du département à gagner 11 à 12,000 non-Cantaliens qui sont venues se confiner chez nous. Et certains télétravaillent. Donc, les gens ont vu que cela était possible. Alors si on arrivait à en garder quelques-uns, du moins, une partie de l’année, pour autre chose que des vacances, ce serait très bien ! ». Un nouveau souffle, pour un département qui depuis plus de 10 ans, est engagé dans une démarche de communication nationale pour faire parler de lui et susciter des installations. En espérant repasser la barre des 150,000 Cantaliens. Au dernier comptage INSEE, le Cantal comptait 145 143 habitants.
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