Au 1er janvier 2022, quatre Trésoreries publiques doivent fermer leurs portes dans le Cantal. Quatre autres en 2023. Une centaine d’emplois sera supprimée. Les représentants syndicaux déplorent ce démantèlement et cette disparition des services publics de proximité.
Les habitants de Saint-Flour, Murat, Massiac, et Chaudes-Aigues verront du changement à partir du samedi 1er janvier. Ils ne pourront plus se rendre dans leur Trésorerie publique. Dès le début de la nouvelle année, les Trésoreries de Saint-Flour, Murat, Massiac, Chaudes-Aigues fermeront leurs portes. Tout comme les services des impôts des particuliers et des entreprises de Saint-Flour dont les missions seront transférées à Aurillac. Déjà au 1er janvier 2021, les trésoreries de Mauriac, Saignes, Riom-Es-montagnes et Saint-Martin-Valmeroux ont été fermées. En 2023, ce sont les trésoreries de Vic-sur-Cère, Maurs, Aurillac banlieue, Aurillac municipale et la paierie départementale qui seront concernées.
Ces fermetures ne datent pas d’hier. Cela fait 18 ans que les trésoreries du département sont condamnées. Cela représente 123 emplois sur près de 214 agents. Les usagers et les représentants syndicaux déplorent ces démantèlements et disparitions des services publics. « Tous les jours, les gens peuvent avoir des conseils sur rendez-vous pour calculer les impôts, régler les difficultés que les entreprises peuvent avoir, etc. Il y a des agents compétents, explique Patrice Brun, délégué syndical CGT Finances publiques. On aurait tendance à croire que tout peut se faire avec la dématérialisation, mais dans le Cantal ce n’est pas vrai. Il faut voir pendant les campagnes des impôts locaux par exemple, il y a du monde. Les usagers ont besoin de ce service et d’être accompagné ».
Des maisons France services pour remplacer
Ces trésoreries publiques doivent être remplacées par des maisons France services. Des personnes devraient être en mesure d'aider les usagers à déclarer les revenus, établir un permis de conduire ou une carte d’identité, demander une allocation logement, ou le RSA, rembourser des soins, etc. L’objectif de ces maisons France services est, pour le gouvernement, de « renforcer la présence des services publics de proximité », peut-on lire sur le site du ministère de l'Économie. En 2021, plus de 1 700 France services ont été ouvert en France et dans les territoires ultramarins. Le ministère de l'Économie affirme que « d’ici 2022 chaque usager pourra trouver une maison France services à moins de 30 minutes de son domicile ». Ce sont des lieux qui seront labellisés « France service », comme des buralistes par exemple.
« Il y a les bureaux de poste, les écoles, et d’autres services publics qui ferment petit à petit. Tout ça se rajoute et affaiblit les territoires qui sont déjà en manque de services. Ça continue à désertifier les territoires », continue Laurent Veylet, secrétaire adjoint de la CGT Finances publiques. « On a une population vieillissante et des endroits qui sont coupés d’Internet, on a besoin de ce service de proximité », ajoute Patrice Brun.
Ce mouvement de fermetures est en marche dans les autres départements auvergnats, mais également dans toute la France. Le syndicat espère l’arrêt pur et dur de ce « détricotage » territorial dans le Cantal.