Tokyo 2020 terminé, Paris 2024 est déjà là, sous la forme d'installations sportives qui ont fleuri dans les communes. A Jussac dans le Cantal, voilà 3 ans qu'on joue au padel en extérieur, de jour comme de nuit sur un terrain unique dans ce département et rare à l'échelle de la région.
Malgré les apparences, cette aire de jeu, située à Jussac, petite commune du Cantal, n'a rien d'un mirage. A la lumière du jour ou sous l'éclairage artificiel, elle brille aux yeux de tout un village. Jussac, 2 000 habitants, son clocher et son terrain de padel, unique dans le département, qui a ses habitués : " On est dans le Cantal, donc on pourrait se dire que le temps ne joue pas en notre faveur et pourtant la pratique prend, grâce au cadre surtout. C’est le cadre qui joue en notre faveur. C’est un sport de plein air, les enfants peuvent jouer à côté, c'est parfait », se réjouit Jonathan de Bruyne, licencié du Jussac Tennis Club et joueur de padel. Mélange de squash et de tennis, le padel est un sport qui se pratique avec des raquettes spéciales et dont le système de points est calqué sur celui du tennis.
Un stade en plein essor
La création de ce stade pas comme les autres remonte à 2018, quand Paris 2024 incitait les communes de France à développer les pratiques sportives accessibles à tous, quand le comité organisateur déclarait le sport comme enjeu de société majeur. Jussac a déposé son dossier, certain que le padel allait trouver son public et la commune ne s'est pas trompée. « C'est une structure qui est toute nouvelle et il y a une dynamique de club qui s’est mise en place. C’est sympa de jouer tous ensemble, les gars, les filles… C’est chouette ! », se félicite Claire Fabrègues, elle aussi licenciée du Jussac Tennis Club.
Le padel a ses adhérents
Pari gagnant pour le club de tennis riche d'un nouveau terrain, subventionné à plus de 60% par l'Etat et les collectivités locales. « Le nombre d'adhérents a largement augmenté au club. Pour donner un exemple, les trente dernières personnes qui ont pris la licence au Jussac Tennis Club l’ont prise pour jouer au padel et pas pour jouer au tennis. On a, de plus en plus, une inversion de la pratique », constate Stéphane Lachazette, président du Jussac Tennis Club.
Pour Audrey Rodier, assistante moniteur du club, plusieurs facteurs expliquent cet engouement : « C’est beaucoup plus accessible que le tennis. Par exemple, un tennis où une ou deux personnes savent jouer au tennis, si deux autres amis qui ne savent pas jouer veulent essayer, le padel est plus accessible ». Jussac porte déjà en héritage les jeux de Paris en 2024. Quant au padel, aussi populaire soit-il, il n'est pas encore éligible au rendez-vous olympique, car à l'échelle planétaire, la discipline est encore trop confidentielle.