Chroniques d'en Haut : le jour où Laurent Guillaume a testé la voltige aérienne avec Marianne Shaw

L'ivresse des sommets, c'est le thème d'une émission de Chroniques d'en haut. A cette occasion, Laurent Guillaume a dû surmonter ses peurs en embarquant avec Marianne Shaw, une as de la voltige aérienne. Une expérience hors du commun qu'il nous raconte ici. 

S’envoyer en l’air, faire des tonneaux, des barriques, des loopings dans un avion de voltige, une expérience hors du commun ! Pourtant, vous le savez, je déteste les sports à sensations fortes, j’ai le vertige quand je monte sur une chaise, et l’idée même de regarder un avion faire un looping me donne la nausée… Si vous adorez sauter en parachute, faire du base jump, défier le vertige et danser sur une slack line : évidemment, cet article ne vous apportera rien. Mais si vous êtes comme le commun des mortels, c'est-à-dire attaché au plancher des vaches et plus à l’aise dans un pré que sur une falaise, alors peut-être changerez-vous d’avis…

Pour ce tournage avec Adam et Marianne Shaw, célèbre duo de pilotes très connu dans le petit monde de la voltige aérienne,  je m’étais mis d’accord avec le réalisateur : pas question de commencer à imaginer mettre un quart d’orteil dans cet avion, quand bien même pour un vol classique bien à plat ! Et c’est ce que j’ai immédiatement dit à Marianne en arrivant sur les lieux du tournage. Je dois dire que le premier contact a été assez direct : elle m’a juste répondu « que ça lui était égal, et qu’elle ne montait qu’avec des gens qui avaient envie… ». Pour une entrée en matière, c’était plutôt frais, à vrai dire ! J’ai su plus tard qu’elle l’avait fait exprès, et que c’est justement en faisant mine de se désintéresser de mon cas dès la première minute qu’elle a piqué non seulement ma curiosité, mais aussi un peu mon égo.
 

On m’a mis un parachute en m’expliquant vraiment comment ça marche.


Ma première réaction a donc été d’assurer le tournage, en posant les bonnes questions et en jouant mon rôle de présentateur.  Et puis, après avoir demandé au pilote de drône, Romain, de jouer les cobayes pour un premier vol de voltige, après avoir scruté sa réaction à son retour : l’œil encore vif, le teint blafard certes, mais pas trop, je me suis dit qu’il fallait au moins aller dans l’avion et puis… on verra bien.

Le détail qui vous met dans l’ambiance dès le début : c’est que pour la première fois, on m’a mis un parachute en m’expliquant vraiment comment ça marche. Et comme je n’écoutais pas : Adam m’a demandé de me concentrer. « Si besoin, tu montes sur l’aile, tu regardes bien où est la poignée (on est tous persuadés de savoir où elle est, mais dans l’affolement, ça n’est pas si facile à trouver)... Donc : tu regardes bien la poignée, et quand tu sautes tu tires dessus ».

Moi : Tirer comment ? Fort ?
Lui : T’inquiète, si besoin : la force sera avec toi…

De quoi vous mettre l’eau à la bouche quand vous détestez  - en vrac, et dans le désordre - le parapente, les grands huit, l’hélico, le planeur, et les guêpes (ça vole aussi…). Et pourtant… Pourtant, une fois en vol, Marianne n’a plus été la même. Elle m’a parlé avec une voix sûre et douce, extrêmement présente et bienveillante, sans jamais me forcer, m’amenant toujours à prendre moi-même la décision.
 

J’avais le menton qui touchait mes genoux, tant la force des « G » vous écrase au fond du siège.


Et croyez-moi, quand l’avion part en looping, la toute première fois, vous êtes forcément persuadé que votre dernière heure est venue. Alors, dans ce moment très angoissant, vous vous accrochez à la seule chose qui vous tient en vie : le siège de l’avion, mais aussi : à la voix de Marianne qui ne vous lâche pas, et vous dit exactement ce que vous devez faire… « Regarde le Jura qui va disparaitre au loin, regarde les nuages, le soleil, regarde le Jura qui va revenir devant nous… Tout se passe bien… C’est formidable…C’est génial, tu es en train de faire de la voltige ! »

A ce moment précis, je n’étais pas encore persuadé de trouver ça génial, car j’avais le menton qui touchait mes genoux, tant la force des « G » vous écrase au fond du siège, vous déforme les traits du visage… 
Puis tout s’arrête, l’avion se retrouve à plat. En une seconde, content tout simplement de l’avoir fait, je sens une immense émotion m’envahir. Grâce à Marianne, à sa présence intense dans l’avion, à sa voix rassurante. 
Et pour cause : l’autre job de Marianne, c’est l’hypnothérapie ! C’est sans doute pour ça qu’elle a su canaliser mon attention, et transformer cette expérience pour laquelle je n’avais pas d’appétence en véritable kif ! 

Récit de Laurent Guillaume
 
 


 
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