Les fleuristes ont été autorisés à rester ouverts jusqu'au lundi 2 novembre pour laisser passer les fêtes de la Toussaint. Une maigre compensation pour le secteur. En Auvergne, certains fleuristes n'en peuvent plus et demandent de l'aide à l'Etat. 

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La nouvelle est tombée comme un coup de massue pour la fleuriste du Rocher fleuri, à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, Laurence Jeandon. Mercredi 28 octobre, elle était devant son poste de télévision et regardait le président de la République, Emmanuel Macron, annoncer un reconfinement. "J'en ai pleuré, raconte la fleuriste. Je ne pensais pas que ce serait aussi violent. En deux jours et demi, il fallait tout déstocker, mais aujourd'hui, j'ai encore des fleurs. Je vais devoir les donner, je n'ai pas le choix". 
 

Elle écrit une lettre au président de la République

Aujourd'hui, même si elle a pu passer les fêtes de la Toussaint dans son magasin, et même si ses clients la soutiennent, la fleuriste nous fait part de sa colère. "J'ai décidé d'écrire une lettre au président de la République. On laisse les grandes surfaces ouvertes, mais nous, on ne peut pas. C'est de l'injustice et de la discrimination, je ne comprends pas"
Dans sa lettre, elle évoque "la perte sèche" du premier confinement. "Une première vague nous obligeant à fermer du jour au lendemain pour plus de deux mois, et un stock à distribuer aux clients pour ne pas ouvrir la poubelle"
 

"Quand allez-vous ouvrir les yeux ?"

Elle interpelle directement Emmanuel Macron "Quand allez-vous ouvrir les yeux ?""Nous devons fermer pour au moins un mois et peut-être plus sachant que là aussi vous laissez l'ouverture normale aux jardineries qui font la même chose que nous. Vous ne trouvez pas que cela devient discriminatoire pour nous, fleuristes ? Où est la logique dans tout cela, expliquez-moi monsieur le président ?"
 

"Il faut que l'Etat fasse quelque chose" 

Un cri du cœur pour cette fleuriste installée depuis plus de 30 ans avenue Charras, au Rocher fleuri. "C'est une catastrophe. Je commençais seulement à sortir la tête de l'eau après le premier confinement. S'il y a un troisième confinement, mon commerce ne survivra pas, je suis épuisée. Il faut que l'Etat fasse quelque chose. Les commerces de proximité vont disparaître à ce rythme", termine la fleuriste. 

À partir de mardi, elle va proposer un système de drive, mais elle le sait, cela ne suffira pas à compenser les pertes dues à ce nouveau confinement. 
 

Le week-end de la Toussaint, un des plus importants de l'année

Pour Cédric Agabriel, responsable des magasins Marché aux fleurs dans le Puy-de-Dôme, c'est le même constat. "On est passé par plusieurs sentiments. Le soir de l'annonce, on était au fond du seau, on avait des stocks pour la période de la Toussaint, ça a été un gros coup dur". Le lendemain, les fleuristes apprennent qu'ils ont un sursis pour les fêtes de la Toussaint. Un soulagement pour ce responsable de sept magasins. "On a fait une très bonne Toussaint, beaucoup de personnes sont venues jeudi"
  

"Normalement on commande 800 sapins, mais là, on ne sait pas quoi faire"

Mais aujourd'hui, le fleuriste s'indigne contre l'injustice dont ils sont victimes face aux grandes surfaces. À quelques semaines de Noël, il s'inquiète. "On a beaucoup d'incertitudes avec les sapins de Noël. Normalement on commande 800 sapins, mais là, on ne sait pas quoi faire. On doit passer les commandes cette semaine pour les recevoir le 30 novembre"

Le fleuriste est sous tension. Depuis jeudi, il enchaîne les nuits blanches. Dès mardi 3 novembre, il va devoir mettre 25 personnes au chômage partiel. "Je vais juste garder cinq personnes pour s'occuper du drive. Mais quand on sortira du confinement, on devra réduire la voilure, on plombe notre trésorerie. Après le premier confinement, ça avait été dur, mais on sent le deuxième comme une trahison puisqu'on n'est pas logés tous à la même enseigne"
 

Ce confinement perçu comme une trahison

Deux poids, deux mesures... Une situation incompréhensible aussi pour certaines jardineries "On ne comprend pas toutes les décisions. Il faut que les fleuristes puissent travailler. On préférerait qu'ils restent ouverts. Au mois de mars, on a pu ouvrir tout le magasin, et du coup là, c'est ce qu'on va faire", explique Sylvain Durez, responsable de rayon chez Botanic, à Beaumont. 

Comment résoudre cette distortion de concurrence ? La balle est dans le camp du gouvernement, interpellé par des élus locaux et plusieurs les représentants des commerçants. Au nom de "l'équité" et de la sécurité sanitaire, le gouvernement pourrait décider de fermer les rayons "non essentiels" des grandes surfaces, de la culture aux jouets en passant par l'électroménager, plutôt que d'autoriser des petits commerces à rouvrir comme le demandent entrepreneurs et élus, selon l'AFP. Bruno Le Maire a précisé dimanche que le gouvernement pourrait décider d'ici au 12 novembre de "rouvrir un certain nombre de commerces si la situation sanitaire le permet".
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